Opinion Internationale : La peine de mort, l’autre enjeu de la révolution iranienne par Michel Taube

En cette Journée mondiale contre la peine de mort, dont nous avons été l’initiateur principal en 2003, il faut rappeler que le régime iranien est dans le top 5 des pays qui condamnent à mort et exécutent le plus dans le monde.

Chine, monde musulman (Iran en tête), quelques États américains empêchent le rêve d’abolition universelle de se réaliser. Et ce malgré les récentes abolitions en 2022 : le Kazakhstan, la Papouasie Nouvelle Guinée, la République centrafricaine, bientôt la Zambie et la Malaisie peut-être.

En Iran, depuis le soulèvement des femmes, combien d’entre elles seront condamnées à mort voire exécutées par un régime des mollahs aux abois ? Combien de jeunes, d’étudiants, de parents seront eux aussi condamnés à mort pour avoir osé descendre dans la rue.

Leur crime ? Se rallier à la devise du mouvement actuel : « femmes, vie, liberté ». S’être soulevés pour leur dignité, pour leur liberté. Les femmes et les hommes qui s’engagent savent bien ce qu’ils risquent et c’est pourquoi nous nous inclinons devant leur courage.

La peine de mort redouble en Iran

Selon l’ONG Iran Human Rights, qui tient à jour le triste décompte de la peine capitale en Iran*, le nombre d’exécutions recensées en Iran a grimpé de manière alarmante. De 117 exécutions au premier semestre 2021, les chiffres ont plus que doublé avec déjà 428 personnes exécutées cette année, dont deux mineurs et douze femmes.

Selon son directeur, Mahmoud Amiry-Moghaddam, « il ne fait aucun doute que les exécutions généralisées sont utilisées par les autorités pour instiguer la peur dans la société afin d’empêcher de nouvelles manifestations antigouvernementales. En augmentant le coût politique des exécutions par le biais de campagnes populaires et d’une pression internationale accrue, on peut mettre un terme à cette vague d’exécutions. » LIRE LA SUITE