Le Monde : Le Tribunal spécial pour le Liban annule l’ouverture du procès d’un membre présumé de l’assassinat de Rafic Hariri, faute de financements

Le 18 août 2020, le tribunal avait condamné par contumace à la perpétuité Salim Ayyash, membre du mouvement chiite libanais Hezbollah, notamment pour « homicide intentionnel », pour l’attentat-suicide contre Rafic Hariri.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), sur lequel pèsent des menaces de disparition faute de financements, a annoncé jeudi 3 juin l’annulation de l’ouverture du procès de Salim Ayyash, déjà condamné pour l’attentat qui avait coûté la vie à l’ancien premier ministre Rafic Hariri.

Le TSL, situé aux Pays-Bas, a déclaré dans un communiqué que l’ouverture du procès le 16 juin de Salim Ayyash, également poursuivi pour d’autres attaques mais toujours en fuite, était annulée « en raison du manque de fonds ».

Le TSL a annoncé mercredi qu’il était menacé de disparaître en raison de la grave crise financière à laquelle il est confronté, suite à la pandémie et à la crise économique au Liban.

Le 18 août 2020, le tribunal avait condamné par contumace à la perpétuité Salim Ayyash, membre du mouvement chiite libanais Hezbollah, notamment pour « homicide intentionnel », pour l’attentat-suicide qui avait tué Rafic Hariri et 21 autres personnes en 2005. Les trois autres accusés dans l’affaire ont été acquittés. Ce premier jugement fait actuellement l’objet d’un appel.

Trois attentats

Salim Ayyash est également poursuivi pour trois attentats ayant visé l’ancien chef du Parti communiste libanais Georges Haoui, tué le 21 juin 2005, l’ex-ministre Marwan Hamadé, blessé le 1er octobre 2004, et l’ex-ministre de la défense Elias Murr, blessé le 12 juillet 2005. Le tribunal a à nouveau appelé la communauté internationale « à continuer de lui apporter son appui financier ».

Les coûts totaux du tribunal sont estimés entre 600 millions et 1 milliard de dollars. Avec ces dépenses, il a effectué une condamnation et trois procès.

Le TSL, qui siège dans la banlieue de La Haye, aux Pays-Bas, a été mis en place après une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Son mandat a été prolongé de deux ans par le secrétaire général, en février.