L’Arabie saoudite resserre ses liens avec la Chine

L’Arabie saoudite vient de s’associer en tant qu’État « partenaire du dialogue » à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Chapeautée par la Chine et la Russie, celle-ci vise à favoriser la coopération politique, économique et sécuritaire entre ses membres, afin de rivaliser avec les institutions occidentales. Ryad resserre ainsi encore un peu plus ses liens avec Pékin, quelques semaines seulement après que cette dernière ait facilité sa réconciliation avec l’Iran.

Alliée de longue date des États-Unis, l’Arabie saoudite se rapproche de plus en plus de la Chine. Ryad vient de s’associer en tant qu’État « partenaire du dialogue » à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

L’OCS a été créée en 2011 par la Chine, la Russie et quatre États d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan et Tadjikistan). Ils en sont toujours membres aujourd’hui. L’organisation s’est élargie à l’Inde et au Pakistan en 2016, et à l’Iran depuis 2021.

Les buts de cette organisation sont avant tout géopolitiques. « Elle vise plus globalement à stabiliser la région centrasiatique en luttant contre les mouvements fondamentalistes et séparatistes. Elle s’élargit à une coopération économique et commerciale », explique le site Géoconfluence.

Partenaire de dialogue

Le gouvernement saoudien a approuvé cette décision lors d’une réunion présidée par le roi Salmane, a indiqué l’agence de presse officielle saoudienne, mercredi 29 mars. Elle confère à Ryad « le statut de partenaire du dialogue au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai », selon la même source.

Parmi les autres pays ayant le statut de partenaire du dialogue de l’OCS figurent notamment l’Egypte, l’Iran et le Qatar. Ces pays participent aux réunions et peuvent faire des propositions. En revanche, ils ne participent pas au processus de prise de décision. Trois États – Mongolie, la Biélorussie et l’Afghanistan – sont, quant à eux, membres observateurs.

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De plus en plus de liens avec la Chine

La décision de l’Arabie saoudite de s’associer à l’OCS intervient moins de trois semaines après l’annonce d’un accord de réconciliation historique avec l’Iran, conclu sous l’égide de la Chine. Puissances rivales au Moyen-Orient, l’Iran, à majorité chiite, et l’Arabie saoudite, à majorité sunnite, sont engagées dans une série de conflits par procuration dans la région, notamment au Yémen. L’accord prévoit la réouverture des ambassades saoudienne et iranien d’ici deux mois, après sept ans de rupture, et la relance des accords de sécurité et de coopération économique bilatérale.

Le rôle du président chinois, Xi Jinping, dans le rapprochement irano-saoudien a suscité des froncements de sourcils, compte tenu du partenariat traditionnellement étroit entre l’Arabie saoudite et les États-Unis. Cette relation a toutefois été récemment mise à rude épreuve en raison de différends relatifs aux droits de l’homme et à la production de pétrole. À Washington, le porte-parole du département d’État, Vedant Patel, a minimisé l’impact de l’annonce de l’association de Ryad à l’OCS, disant qu’elle était attendue de longue date. « Chaque pays a ses propres relations », a-t-il commenté.

Lors d’un appel téléphonique avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, Xi Jinping a salué ce qu’il a appelé l’apaisement des tensions au Moyen-Orient. C’est sa première réaction sur le sujet à être rendue publique depuis la conclusion de l’accord. Xi Jinping a déclaré que le dialogue promu par la Chine « jouerait un rôle majeur dans le renforcement de l’unité et de la coopération régionales ».