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Nous voilà donc embarqués pour deux semaines, ou moins, d’une attente morbide, sanglante et anxiogène.
Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, a annoncé, avec ce qui ressemblait tout de même à une pointe d’excitation dans les yeux, lors d’une conférence de presse jeudi soir, avoir un message « direct » de Donald Trump : « Étant donné qu’il existe une probabilité importante de négociations — qui pourraient avoir lieu ou non — avec l’Iran dans un avenir proche, je prendrai ma décision quant à la participation (des Etats-unis dans la guerre israélienne contre l’Iran, ndlr) d’ici deux semaines. »
Pendant que les missiles continuent de s’écraser en Iran et en Israël, une forme de vie diplomatique a réapparu dans le marigot actuel. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir ce vendredi, à la demande de l’Iran, tandis que sur les rives du Lac Léman, une autre réunion était prévue, le même jour, entre les chefs de la diplomatie allemande, française, britannique et iranienne.
L’on ne peut que se réjouir d’une reprise de la diplomatie, mais il serait illusoire de croire que les paramètres de l’équation puissent radicalement changer. Une capitulation de l’Iran reste la condition première d’un arrêt de la guerre. Une capitulation qui pourrait prendre différentes formes certes, mais qui, a minima, devrait inclure un renoncement de l’Iran à son droit d’enrichir de l’uranium sur son sol.
Autre sujet d’anxiété pour les Libanais, l’engagement éventuel du Hezbollah dans ce conflit. Un scénario contre lequel l’émissaire Thomas Barrack a lancé, jeudi depuis Beyrouth, une sévère mise en garde.
Et puis, pendant ce temps-là, une lourde couverture de silence est tombée sur la guerre que mène Israël aux Palestiniens. Pendant ce temps-là, les « hunger games » de Gaza et le grignotage de la Cisjordanie se poursuivent.
Florilège de l’AFP :
– La Défense civile de Gaza a annoncé que 76 personnes, dont 21 venues chercher de l’aide humanitaire, avaient été tuées par l’armée israélienne jeudi à Gaza.
– La Défense civile de Gaza a indiqué que 33 personnes, dont 11 venues en quête d’aide humanitaire, avaient été tuées par l’armée israélienne mercredi à Gaza.
– La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué plus de 50 personnes rassemblées près d’un centre de distribution de nourriture à Khan Younès, dans le sud de Gaza.
Depuis fin mai, 397 personnes ont été tuées et plus de 3.000 autres blessées en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan actualisé du ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.
– L’armée israélienne a lancé une opération dans deux camps de réfugiés palestiniens, Balata et Askar, dans le nord de la Cisjordanie occupée, dans la nuit de mardi à mercredi. Des maisons de Palestiniens ont été transformées, selon le chef du comité populaire de Balata, en postes militaires et centres d’interrogatoire. Toujours dans le nord de la Cisjordanie, une centaine de maisons du camp de réfugiés de Jénine ont été détruites mercredi sur ordre des autorités israéliennes, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Émilie Sueur
Directrice du développement numérique
