Elon Musk : qui sont les « DOGE kids », au service du milliardaire pour prendre le contrôle de l’État américain ?

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Ce sont des hommes très jeunes, dont tout le monde ignorait jusque-là l’existence, qui se retrouvent à la une des médias américains depuis qu’ils sont soupçonnés d’avoir pris les manettes de systèmes informatiques vitaux de l’Etat fédéral américain.

Akash Bobba, Edward Coristine, Luke Farritor, Gautier Cole Killian, Gavin Kliger et Ethan Shaotran, âgés de 19 à 24 ans, ont été épinglés, le 2 février, par le magazine américain Wired comme travaillant pour le DOGE, le « département de l’efficacité gouvernementale » créé le 20 janvier par un décret présidentielsigné par Donald Trump. Le surlendemain, on apprenait, toujours par Wired, qu’un certain Marko Elez, 25 ans et passé par SpaceX, aurait un accès administrateur à des systèmes informatiques manœuvrant les paiements fiscaux du Trésor américain.Le jeune homme a démissionné le 6 février, à la suite de la découverte de nombreux messages racistes sur un ancien compte X lui appartenant.

Les contours précis du DOGE, dirigé par Elon Musk depuis Washington, sont pourtant particulièrement flous.

Six noms qui ne vous disent rien et n’ont rien à voir avec les membres du dernier boys band dans le vent. Plutôt associés à la prise de contrôle de l’Administration américaine par Elon Musk et ses sbires : six jeunes hommes âgés de 19 à 24 ans à la tête du DOGE ou « département de l’efficacité gouvernementale », créé le 20 janvier par un décret présidentiel signé par Donald Trump et chargé de tailler à la serpe dans les dépenses fédérales américaines et de faire démissionner le maximum de fonctionnaires.

Un 7e larron nommé Marko Elez, était destiné à avoir un accès administrateur à des systèmes informatiques manœuvrant les paiements fiscaux du Trésor américain. Il a depuis démissionné, des messages racistes ayant été exhumés d’un ancien compte X lui appartenant. Musk a depuis publié sur X un sondage pour proposé sa réintégration. 80% des utilisateurs du réseau social votent pour l’instant oui.

La mainmise d’Elon Musk sur l’administration fédérale suscite de plus en plus de craintes dans le camp démocrate

Tous ont en commun une brève carrière d’ingénieur ou de startuper dans une des nombreuses entreprises d’Elon Musk (Tesla, SpaceX, Starlink ou Neuralink), de disposer de grosses capacités de travail et de vouer à ce dernier une admiration sans borne, largement exposée sur des réseaux sociaux qu’ils ont d’ailleurs consciencieusement nettoyés depuis la mésaventure survenue à Marko Elez.

Aussi appelés les « Muskovites », ils sont intervenus, parfois avec l’aide des forces de police, dans au moins huit administrations américaines et exigé l’accès à tout ou partie des données, dont celles des départements du Trésor ou de la Santé, avant de parfois brancher sur les serveurs des outils d’intelligence artificielle afin d’y traquer les dépenses superflues. Mais aussi de repérer tout rattachement à l’idéologie « woke » honnie d’Elon Musk comme de Donald Trump. Ou encore de couper dans le programme luttant contre un changement climatique auquel le républicain ne croit pas.

Au sein de l’Office of Personnel Management, qui gère les ressources humaines de toute l’Administration américaine, le Sud-Africain aurait fait installer des lits de camp afin que ses précieux collaborateurs puissent y travailler sans relâche et sans jamais s’absenter, révèle le New York Time. Et il serait question d’un démantèlement prochain du département de l’Éducation.

Des actions et des méthodes qui ont provoqué une levée de boucliers, pour l’instant sans aucun effet. Il leur est reproché d’agir en toute opacité, sans titre ni mandat, au sein d’une administration qui brasse plusieurs milliers de milliards de dollars et a accès aux données personnelles, parfois très sensibles, de plusieurs dizaines de millions d’Américains. Des actions comparées par les élus démocrates à un « piratage informatique de l’État fédéral » par de jeunes hommes sans aucune expérience des rouages de la politique américaine et dont un s’était aventuré à lancer un site internet sous nom de domaine russe.

Alors que leur montée en puissance s’accompagne de plaintes de l’opposition, Donald Trump a décidé de faire dépendre leurs activités directement de son bureau présidentiel, ce qui les mettra juridiquement à l’abri des demandes d’accès administratifs.