En quête de légitimité sur la scène arabe, le dirigeant syrien s’est rendu dans le sultanat d’Oman, réputé pour son rôle de médiateur.
Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.
La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite.
Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente.
Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr.
En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ».
Raide et souriant, Bachar Al-Assad a été accueilli par le sultan d’Oman au pied de son avion à peine posé à Mascate, lundi 20 février. Aux accolades a succédé une haie d’honneur : un moment que le dirigeant, proscrit ces dernières années sur la scène arabe, n’a pu que savourer. Déterminé à sortir de son isolement, le pouvoir syrien se saisit de la main tendue par plusieurs de ses pairs, Emirats arabes unis (EAU) en tête, depuis le séisme meurtrier du 6 février.
Ce rare déplacement est le second qu’effectue le président syrien dans une capitale arabe depuis sa mise au ban par les monarchies du Golfe en 2012, alors que la répression sanglante par le régime du soulèvement populaire basculait dans une guerre meurtrière. Cette visite de quelques heures est un nouveau seuil franchi dans l’activisme diplomatique arabe qui se joue à Damas depuis le tremblement de terre.
Selon les communiqués officiels omanais et syrien, le sultan, Haitham Ben Tareq, et Bachar Al-Assad ont parlé de « coopération conjointe » et des « efforts pour consolider la sécurité et la stabilité dans la région ». L’agence de presse syrienne SANA ajoute que le sultanat « espère voir [la Syrie] revenir à ses relations normales avec tous les autres pays arabes ».
Cette rencontre est importante en raison du rôle de médiateur d’Oman. « Le sultanat est la cuisine secrète des accords de réconciliation régionaux. Oman a la confiance de l’Iran [allié de Damas] et des Etats-Unis [opposés au pouvoir syrien]. Bachar Al-Assad a sans doute besoin de ses canaux informels pour faire bouger les lignes », pointe, depuis Amman, l’analyste politique Amer Sabaileh.