Après Deutsche Bank, Société générale va-t-il être chahuté en Bourse ?

Deutsche Bank, perçu comme un maillon faible en Europe, a souffert en Bourse du stress provoqué par le rachat en catastrophe du Crédit suisse par UBS. Société générale pourrait aussi être attaquée, en cas de nouvelles craintes sur les banques.

Société générale, BNP Paribas, Crédit agricole… Les banques françaises ont connu dernièrement des turbulences en Bourse, dans le sillage du plongeon de Crédit suisse (finalement racheté à la va-vite par UBS pour rassurer les marchés) et de Deutsche Bank, dont la viabilité fait débat depuis des années. Et Société générale apparaît comme la banque française cotée (et d’importance systémique) la plus à risque, à première vue. Selon certaines jauges, son risque de faire défaut d’ici 5 ans était dernièrement évalué à près d’une chance sur huit (contre plus d’une sur quatre pour Deutsche Bank). Et ce, alors que Société générale affiche pourtant un bilan a priori plus solide que lors de la crise des subprimes, selon certaines jauges.

Pourtant, Société générale tend à inquiéter les investisseurs davantage que les autres grandes banques. On a d’ailleurs pu le constater récemment, puisque lors de ces dernières semaines, l’action Société générale a fondu bien plus en Bourse (-25% sur un mois, à l’heure où ces lignes sont écrites) que celle du grand concurrent Crédit agricole (-12%). “Si c’est une banque dans la tourmente chaque semaine, alors quelque chose me dit que la semaine prochaine sera au tour de Société générale”, relevait récemment de son côté un analyste indépendant membre de l’Association française des analystes techniques (Afate), qui note d’ailleurs que Société générale, Deutsche Bank et Crédit suisse “sont les trois banques européennes ayant été confrontées à plusieurs scandales et / ou difficultés par le passé”.

En cas de retour des turbulences sur les banques en Bourse, Société générale pourrait bien être aux premières loges, parmi les actions bancaires les plus susceptibles de connaître une poussée de la volatilité. “Le fait est que le marché voit la valeur comme plus risquée que ses pairs et qu’elle tend à être plus chahutée qu’eux en Bourse quand il y a des tensions sur le secteur bancaire”, relève Thomas Fonsegrive, associé chez Marigny Capital, qui dit aussi se souvenir que la banque au logo rouge et noir “avait la réputation, au début des années 2000, en interne comme en externe, d’être une banque qui prend des risques”.