Annulation du «contrat du siècle»: nouvelle crise diplomatique entre les États-Unis et la France

LP/Jean-Baptiste Quentin

L’annulation, sous pression américaine, d’un contrat colossal pour l’achat de sous-marins par l’Australie est dénoncée à Paris comme un «coup dans le dos», indigne de relations entre alliés.

Figaro : Renaud Girard: «Peut-on empêcher une bombe iranienne?»C’est une trahison qui rappelle celle du 31 août 2013 en Syrie. Ce jour-là, alors que les moteurs des Rafale français étaient déjà allumés pour aller frapper le régime de Bachar el-Assad après un nouveau massacre chimique, l’Amérique de Barack Obama avait brusquement fait volte-face et abandonné ses alliés en pleine nature. Reniant une ligne rouge qu’il avait lui-même fixée, le président américain, en se retirant, avait provoqué l’annulation de l’opération occidentale. Certains, dans les milieux stratégiques français, ne se sont toujours pas remis de cette désertion qui a sans doute eu pour effet d’accroître l’influence des puissances révisionnistes, et pas seulement dans le Grand Moyen-Orient.

Parfaite hypocrisie

Le coup de poignard porté à la France par les Américains, qui ont forcé la rupture du méga contrat des sous-marins signé avec l’Australie pour prendre la place de Paris, a provoqué une crise diplomatique digne de celle d’août 2013. Dix ans d’efforts et d’investissements ont été balayés en cinq minutes et avec une parfaite hypocrisie, puisque les responsables français n’avaient pas été mis au courant en amont… « Je suis, aujourd’hui, en colère, avec beaucoup d’amertume. Ça ne se fait pas entre alliés… Cette décision unilatérale, brutale, imprévisible, ça ressemble beaucoup à ce que faisait M. Trump », a affirmé Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

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