Ad-Dabbour, la saga familiale du plus vieux journal satirique libanais

Ad-Dabbour, la saga familiale du plus vieux journal satirique libanais
Une de novembre 2020 faisant référence aux conflits sur l’attribution des portefeuilles ministériels pour la formation d’un gouvernement de consensus ; en haut est écrit : « À chacun son tour » (Joseph Moukarzel)

Middle East EyeFondé en 1922, l’hebdomadaire satirique, Ad-Dabbour, a cessé sa version papier mais continue à croquer la classe politique libanaise en ligne. Un espace de libre expression pour se défouler sur ceux qui ont plongé le pays dans le chaos économique

Ad-Dabbour (« le frelon ») fêtera ses cent bougies l’année prochaine. Le journal satirique a dû stopper sa version papier en septembre 2019, victime de la crise économique qui lamine le Liban, mais survit toujours en ligne, là où d’autres ont mis la clé sous la porte.

Il continue de tourner en ridicule la classe politique corrompue pour apporter de la légèreté à des Libanais totalement désabusés par les crises multiples qui affligent leur pays. Tous les politiciens libanais, y compris Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, ou le président Michel Aoun, ont droit à leurs caricatures.

« Ad-Dabbour se moque au premier degré des politiciens, sans avoir d’agenda politique. Il est proche de l’ancienne école de chansonniers satiriques », explique Ayman Mhanna, directeur de la Fondation Samir Kassir pour la liberté d’expression, à Middle East Eye.

Si Ad-Dabbour a une telle longévité, c’est surtout grâce à son propriétaire passionné, Joseph Moukarzel, le petit-neveu de Youssef Moukarzel, le fondateur du journal. Son attachement à la publication est patriotique, mais aussi filial.

En 1920, Youssef Moukarzel, qui a passé sa jeunesse en Égypte, fuit vers le Liban, après avoir participé à la résistance contre les Britanniques.

Juriste, il se lance dans l’aventure journalistique, comme nombre des membres des nouvelles professions (enseignement, médecine, droit), et mise sur la presse humoristique qui a émergé dans les années 1870 dans les feuilles turques et égyptiennes.

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