Tunisie : suspense total à la veille du premier tour de l’élection présidentielle par Michel Taube
Cette fois-ci, ce ne sera pas le J de jasmin. Mais bien le J d’un Jour clé, ce 15 septembre (même si les Tunisiens de France et de la diaspora ont déjà commencé à voter vendredi) : du secret des urnes sortiront dimanche soir les deux finalistes de l’élection présidentielle. Le second tour aura lieu quinze jours après la proclamation définitive des résultats du premier, à coup sûr en octobre.
A part quelques accrocs comme l’incarcération d’un des candidats favoris poursuivi pour fraude fiscale, au terme d’une campagne bousculée par des élections anticipées (les panneaux électoraux sont souvent vides devant les bureaux de vote), la Tunisie a prouvé à nouveau sa maturité. Les trois débats télévisés entre les candidats, fait unique dans le monde arabe, ressemblaient aux shows du premier tour de la Présidentielle en France ou aux primaires du parti démocrate aux Etats-Unis.
Ceci dit, les Tunisiens risquent fort de se réveiller lundi avec deux candidats surprise qualifiés au second tour… Ils sont en effet 25 prétendant(e)s à la magistrature suprême – dont deux femmes, Abir Moussi, très engagée contre l’islam politique, et Salma Elloumi – à se disputer le suffrage de plus de 7 millions d’électeurs tunisiens (sur une population totale de 11 millions).
Un tel éclatement, une telle déperdition des candidatures et donc des voix risquent fort de créer de grosses surprises dimanche soir !
Les modernistes absents du second tour ?
Les modernistes, héritiers de Bourguiba, pâtissent le plus de cette pléthore de candidatures. Tiraillés entre les anciens de Nidaa Tounès (Appel de la Tunisie) ou des partis qui ont fait scission, pas moins d’une dizaine de candidats en sont issus… LIRE LA SUITE