Opinion Internationale : Guerre d’Algérie, chantage mémoriel : mais à quoi joue Emmanuel Macron ? L’édito de Michel Taube

Le président Emmanuel Macron continuera-t-il encore longtemps à céder au chantage mémoriel des autorités algériennes ? Que cèdera-t-il le 19 mars 2022, jour de commémoration du cessez-le-feu qui mit fin, il y a soixante ans, à la guerre d’Algérie ? Et le 8 avril 2022, soixante ans après le référendum qui scella les Accords d’Evian et l’indépendance annoncée de ce bout d’Afrique ? Nous serons à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle.

Au surlendemain d’une séance de courbettes du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant les autorités algériennes, Emmanuel Macron a envoyé Roselyne Bachelot, la plus inutile et carriériste de ses ministres, expliquer au micro de BFMTV que la France allait devancer de quinze ans l’ouverture des archives de la Guerre d’Algérie.

Et pas n’importe quelles archives ! Celles « relatives aux enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie ». De quoi dévoiler l’extrême vilénie des troupes françaises, et donc, de la France pendant ces années de plomb, et la complicité d’une justice aux ordres.

« La ministre des Archives, c’est moi », a dit la ministre. Ce midi, lors d’une conférence de presse en présence de son homologue allemand, le nouveau chancelier Olaf Scholz, Emmanuel Macron expliquait, que dans le prolongement du rapport de l’historien Benjamin Stora, « les différentes composantes mémorielles de la France » doivent être reconnues.

« On a des choses à reconstruire avec l’Algérie », précisait madame Bachelot ce matin, ajoutant que cette amitié ne pourrait « se reconstruire que sur la base de la vérité ».

La vérité, certes, mais toute la vérité. Y compris celle des exactions commises par le FNL, ses massacres de civils, ses tortures.

Non, voyons ! Ça, il faut le taire. Seule la France aurait falsifié l’histoire : « C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines », précise même la ministre qui a toujours su choisir ses amis, elle qui présida naguère le groupe d’amitié France-Irak à l’Assemblée nationale, à l’époque de Saddam Hussein.

Réciprocité ? Comme nous le rappelle Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, « quid des massacres de harkis, des Européens d’Algérie massacrés à Oran, des milliers de disparus européens à la suite des enlèvements orchestrés par le FLN pendant la guerre d’Algérie ? » LIRE LA SUITE