Moyen-Orient : Biden prend ses distances avec les plus proches alliés de Trump

Au Moyen-Orient, Biden prend ses distances avec les plus proches alliés de Trump
Au Moyen-Orient, Biden prend ses distances avec les plus proches alliés de Trump © AFP/Archives/SAUL LOEB

Au Moyen-Orient, Biden prend ses distances avec les plus proches alliés de Trump

Par petites touches, Joe Biden a déjà commencé à redéfinir les priorités des États-Unis au Moyen-Orient, en prenant quelques distances avec l’Arabie saoudite et Israël, piliers de la stratégie anti-Iran de son prédécesseur Donald Trump, tout en tentant de renouer le dialogue avec Téhéran.

Deux semaines après son arrivée à la Maison Blanche, il a annoncé jeudi la fin du soutien américain à la campagne militaire saoudienne au Yémen, affirmant qu’elle avait « créé une catastrophe humanitaire et stratégique ».

Ce premier grand discours de politique étrangère était aussi intéressant par son contenu que par ses omissions.

Le nouveau président américain n’a pas mentionné Israël lorsqu’il a évoqué la relance des alliances — il n’a d’ailleurs pas encore parlé au Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Et il n’a cité qu’au détour d’une phrase les « menaces » de l’Iran, grand épouvantail de la politique moyen-orientale de Donald Trump.

Il a en revanche passé sous silence l’accord sur le nucléaire iranien, dont l’ex-président républicain a retiré Washington en 2018. Un accord dans lequel Joe Biden, qui était vice-président de Barack Obama lorsqu’il fut conclu en 2015, entend clairement revenir.

Droits humains

« Avec Israël et l’Arabie saoudite, des alliés que Trump a réhabilités après l’ère Obama, le gouvernement Biden est prêt à prendre un peu ses distances, même si pas de la même manière », dit Aaron David Miller.

Face à Israël, cet ex-diplomate américain estime que Joe Biden est probablement tenté de prendre son temps en vue des élections législatives de mars — dans l’attente de connaître le sort de Benjamin Netanyahu, qui a rallié les conservateurs américains contre l’accord sur le nucléaire iranien.

Ce faisant, « il affiche une rupture avec la manière dont Trump a géré la relation avec les Israéliens », choyés comme jamais au cours des quatre années de son mandat, ajoute Aaron David Miller, expert au cercle de réflexion Carnegie Endowment for International Peace.

Sur l’Iran, il pense que le président américain veut montrer qu’il « ne court pas après Téhéran ». Si son secrétaire d’Etat Antony Blinken a nommé un émissaire pour ce dossier explosif, il a aussi prévenu que sauver l’accord de 2015 prendrait du temps.

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