Maroc-Émirats : histoire d’une amitié entre monarchies arabes 

Dix ans après leur indépendance, les pays du Golfe mettent sur pied le CCG, le Conseil de Coopération du Golfe. Nous sommes en 1981.

Deux événements semblent avoir accéléré cette coopération géostratégique : la Révolution des ayatollahs en Iran, en 1979, et le déclenchement de la guerre irako-iranienne, en 1980. C’est dans ce contexte que cette alliance régionale vient à exister et même, une fois n’est pas coutume, que les petits émirats décident de s’associer à la gigantesque Arabie saoudite. Tout ceci sous la supervision attentive des Américains.

La mission du CCG concerne aussi bien l’économie, avec la mise en place d’une zone de libre-échange, que le militaire, avec la création, en 1984, du Bouclier de la péninsule. Un outil qui vise autant à se défendre contre l’extérieur qu’à veiller à la sécurité intérieure, comme on le verra lors des printemps arabes de 2011 lorsqu’une force rapide du CCG est déployée à Bahreïn. Pour les États de la région, il ne fait aucun doute que la main de Téhéran est derrière les mouvements de contestation lancés par les chiites.

Toutefois, malgré l’existence du Conseil, les différentes monarchies du Golfe sont loin d’être toujours au diapason. L’une des preuves les plus éclatantes en a été apportée en 2017, lors de la rupture brutale des relations entre, d’une part, l’Arabie saoudite, les EAU et Bahreïn, et d’autre part le Qatar, accusé de soutenir tous azimuts les Frères musulmans. Il faut dire que le contentieux remonte aux années 1970, à l’époque des indépendances, lorsque l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis n’étaient pas parvenus à se mettre d’accord sur le tracé des frontières héritées de la colonisation anglaise.

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