

Organisé en un temps record et annoncé par Donald Trump, le Sommet de
Charm-El-Cheikh qui devrait mettre fin à la guerre dans l’enclave de Gaza se
tient quelques jours après le 2 e anniversaire de l’opération-éclair du Hamas. En
présence de représentants d’une trentaine d’Etats et organisations
internationales. Opération de ce 7 octobre dont l’horreur a été largement
dépassée par la sauvagerie israélienne qui a fait plus de 65.000 morts auxquels
il faudra ajouter 20.000 cadavres enfouis sous les décombres.
Si l’annonce du cessez-le-feu a été faite par le président US, les contacts et
négociations avaient débuté depuis plusieurs mois d’abord au Qatar dont les
dirigeants ont assuré les liens avec le « Hamas », aidés par des pays voisins et
concernés, les préparatifs de la trêve ont été longuement et laborieusement
menés par la France et l’Arabie Saoudite et directement conduits par le
Président Emmanuel Macron et le Prince-Héritier du royaume wahabite,
Mohammed Ben Salman.
Il y a certainement de quoi se réjouir pour la fermeté avec laquelle le chef de la
Maison Blanche a créé l’événement mais il reste qu’à part l’échange d’otages
israéliens et de détenus palestiniens, l’accord de Charm-el-Cheikh programmé
en date en nombre, on peut s’inquiéter pour l’étape suivante et les modalités
d’application de ce qui a été convenu. A savoir les assurances à donner au
Hamas et à la population de Gaza que le rouleau compresseur israélien ne
poursuivra pas sa sinistre besogne dans l’enclave pour réduire ses gravats en
cendres.
Comme pour rassurer l’opinion mondiale encore sceptique la France a tenté de
clarifier certains points. A savoir des éléments fournis par l’Elysée lors d’un
briefing en ligne qui permettraient d’y voir plus clair et dont voici l’essentiel :
- L’accord signé par les principaux acteurs de la négociation et en leur
présence (sauf le Hamas) prévoit la reprise immédiate de l’aide
humanitaire multiforme, sans entraves ni obstables par Israël, l’Egypte
étant libre d’approvisionner Gaza par convois terrestres sans aucune
restriction. - La France poursuivra ses échanges avec tous ses interlocuteurs à la fois
sur la mise en œuvre pleine et entière de cette première phase et
également de travailler à la poursuite de l’application du plan annoncé
par le Président Trump en marge de l’assemblée générale des Nations-
Unies il y a plus de deux semaine. Un plan qu’Emmanuel Macron avait
salué et qui constitue pour toutes les parties, la région et les peuples
palestinien et israélien une opportunité unique de mettre fin à la guerre
à Gaza de façon permanente et de pouvoir retrouver le chemin d’une
coexistence pacifique fondée sur la « solution des deux Etats ».
- Ce sera pour le Président Macron l’occasion d’utiliser tous les éléments
convenus avec l’Arabie Saoudite pour mettre en valeur et diffuser tous
les éléments négociés avec les Saoudiens sur la base de la « Déclaration
de New-York» endossée par 142 pays dont certains seront sur place à
Charm-el-Cheikh » et qui prévoit notamment une ‘task-force »
américano-égypto-quatarie et turque pour maintenir l’ordre et œuvrer à
la concrétisation d’un comité palestinien qui permettrait de lancer la
deuxième phase. Celle qui stabilisera la bande de Gaza avec un
contingent de 5000 policiers palestiniens et sortira de la logique de
guerre avec un retrait total de l’armée israélienne de l’enclave. - D’autres points convenus pour que les USA, la France, l’Arabie Saoudite
et l’Egypte ainsi que les autres pays concernés et intéressés dans la
région et ailleurs permettent d’espérer sinon une solution globale mais
une voie pouvant mener à la paix non seulement à Gaza mais dans toute
cette zone meutrie par des décades de guerres, de drames et de
tragédies.
Il faut conclure que la conférence de « Charm-el-Cheikh » laisse des points
d’ombre et des inquiétudes sur le fait qu’aucune garantie n’est prévue pour
empêcher le gouvernement israélien d’ordonner une reprise des combats
une fois ses otages libérés et au nom du pseudo-devoir de défense sans
cesse invoqué.
E.M.