GAZA OU LE RÉVEIL TARDIF DU MONDE

« Gaza sera nettoyée du Hamas et des centaines de milliers de Gazaouis seront en route pour d’autres pays ».

Il n’en fallait pas plus pour que les alliés d’Israël réagissent à ces propos du ministre Bezalel Smotrich. Paroles qui risquent de les confronter au crime de non assistance à population en danger.

Toutes déclarations confondues, les dirigeants les plus influents de l’Union Européenne estiment que leur condamnation de l’opération palestinienne du 7 octobre à Gaza ne les empêche pas de dénoncer de la manière la plus forte le génocide qui se poursuit dans l’enclave avec plus de cinquante mille morts. 

Une U.E. déjà mise en demeure par sa propre commission pour « manquement  à son obligation de réagir face au risque avéré de génocide à Gaza »…

Parallèlement, la Cour européenne de justice poursuit les dirigeants européens à la demande de l’Association « Juristes pour le respect du droit international » (JURDI) qui demande des actes, faute de quoi se saisira de ce dossier pour  « carence fautive de la Commission en matière de respect de ses obligations découlant du droit international et du doit de l’Union ». La «JURDI » qui rassemble des experts en droit international demande à l’U.E. de dénoncer publiquement les crimes en cours à Gaza et de revoir « totalement » son cadre de relations avec Israël et de prendre des sanctions contre les responsables israéliens dont Benyamin Nétanyahou et  les ministres Belazel Smotrich et Israël Katz. 

En fait, la JURDI a saisi le 12 mai l’assemblée des 12 Etats membres de la Cour pénale internationale (CPI) pour dénoncer l’autorisation du survol accordée par la France à Bibi qui se rendait à Washington malgré le mandat de la CPI.

Côté sociétés civiles, mobilisation tardive mais massive et suffit de citer Johann Soufi, fondateur de « Juristes pour le respect du droit international » qui a tout récemment déclaré que « les démocraties occidentales et l’U.E. sacrifient à Gaza les fondations morales sur lesquelles leur projet repose ».

Et c’est suite à ces cris d’alerte que les hauts dirigeants français et britannique, soutenus par d’autres présidents et premiers ministres d’Europe ont haussé le ton face à l’Etat hébreu brandissant la menace de réagir aux crimes d’Israël par des actes et non par des paroles.

Dans le cadre de cette mobilisation, un collectif de près de 250 ONG du monde entier (très peu du monde arabo-musulman…) vient de lancer un appel pour organiser un « convoi humanitaire diplomatique » et demande aux Etats d’envoyer des diplomates pour accompagner des camions d’aide stationnés au point de passage de Rafah et d’entrer à Gaza avec eux.

Exemple de courage et action hautement humanitaire où les grands absents sont un milliard et demi d’Arabo-Musulmans qui attendent chronomètre en main que Gaza soit réduite en cendres pour vivre heureux.

                                                                                                                                           E.M.