Fly-R dévoile la munition rôdeuse R2-120 Raijin

La semaine passée, dans le cadre du projet « Colibri », le ministère des Armées a indiqué qu’il venait retenir deux consortiums emmenés par Nexter et MBDA pour le développement d’une munition rôdeuse [ou téléopérée] pouvant détruire une cible dans un rayon de 5 km. L’objectif est de permettre à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels » pour répondre rapidement aux besoins des forces françaises.

Pour le moment, MBDA et Novadem sont discrets sur la solution qu’ils ont proposée. On sait seulement qu’elle reposera sur un drone à voilure tournante, mieux adapté pour un usage en milieu urbain. Si l’identité de son associé n’a pas été précisée, le groupe Nexter n’a pas manqué de communiquer sur sa sélection pour le projet Colibri, en expliquant qu’il développait une « charge active intégrée dans un drone à coût maitrisé capable d’observer et d’identifier une menace pour la neutraliser dans un rayon d’environ 5 km à partir de son point de mise en œuvre ».

Cela étant, et outre Colibri, le ministère des Armées a également lancé le projet Larinae, lequel doit aboutir une munition téléopérée ayant un rayon d’action de 50 km ainsi qu’une autonomie de 60 minutes sur la zone d’intérêt. Or, il se trouve que l’entreprise Fly-R, implantée à La Réunion, vient justement de présenter un tel appareil à l’occasion de Sofins 2023, le salon dédié aux forces spéciales.

Appelée RD-120 Raijin, cette munition rôdeuse est doté d’une caméra jour/nuit pour la détection, l’identification et l’engagement d’une cible et, évidemment, d’une charge pyrotechnique pouvant être adaptée en fonction des différents niveaux de protection des blindés susceptibles d’être visés.

Ce drone « kamikaze » est à aile rhomboïde, ce qui permet de réduire de moitié son envergure ainsi que sa masse [d’environ un tiers], de lui donner une grande plage de vitesse avec un rapport portance/trainée élevé ainsi qu’une très grande manœuvrabilité.

Le RD-120 Raijin se déploie facilement puisqu’il est lancé directement depuis son conteneur de transport [qui est réutilisable]. Lors de la sortie du tube, ses ailes se déploiement automatiquement. Son vol peut être être autonome ou contrôlé par un opérateur au sol, à qui il reviendra également de valider l’identification de la cible et de donner éventuellement l’ordre d’engagement.

« Le guidage final du drone sur sa cible est réalisé par des algorithmes assurant une grande précision même sur cible mobile. Un taux de réussite cible élevé est notamment obtenu du fait de la stabilité de vol et de la grande manœuvrabilité à haute vitesse permises par l’aile rhomboïde ainsi qu’une trajectoire à très forte pente, une vitesse élevée, une discrétion visuelle, sonore et thermique lors de la phase d’attaque du drone », explique Fly-R.

Et d’ajouter : « Grâce à ses fonctionnalités et capacités, le système ne nécessite aucune infrastructure spécifique pour son utilisation. Il peut être déployé par des fantassins et être installé sur n’importe quel type de véhicule ou navire ».

S’agissant de ses performances, le RD-120 Raijin, qui a également la capacité de voler en essaim, coche pratiquement toutes les cases du projet Larinae. D’une masse de 5 kg au décollage [avec une charge utile de 1,5 kg], il vole à 110 km/h en régime de croisière grâce à son moteur électrique. Sa vitesse d’attaque, en piqué, peut atteindre les 270 km/h. Ayant un rayon d’action de 50 km, son autonomie est de 45 minutes.