Rohani à Paris Jour 1

WP1-Orient le JourAux entretiens politiques franco-iraniens d’aujourd’hui : LE LIBAN ET SA PRESIDENTIELLE FIGURERAIENT AU CHAPITRE DES « NON DITS »

Hollande et Rohani pourraient  se découvrir des convergences sur le profil du futur Président libanais

rohani-macron-gattaz-m© AFP | France 24 – Le président Rohani a rencontré le ministre français de l’Économie Emmanuel Macron le 27 janvier.

Le Liban pourrait figurer au chapitre des « non dits » lors des entretiens Hollande – Rohani aujourd’hui à l’Elysée et cela ne réduit ni ne limite l’importance de ce sujet. Telle est l’impression que l’on pouvait dégager dès  premier jour de la visite officielle en France du Chef de l’Etat  iranien.

Arrivé hier à la mi-journée à l’Intercontinental de la place de l’Opéra, son lieu de résidence à Paris, le Président Rohani a reçu une délégation de haut niveau du MEDEF pour un échange de vues sur les opportunités d’investissement en Iran et la reprise des exportations françaises vers ce marché ainsi que sur des projets de développement franco-iraniens. Pas d’entretiens politiques sinon de possibles contacts en coulisse visant à préparer les pourparlers d’aujourd’hui à l’Elysée.

Par ailleurs, Mme  Massoumeh Ebtekar, vice-présidente de la République Islamique chargée de l’environnement s’est rendue au Quai d’Orsay où elle s’est entretenue avec le ministre des Affaires étrangères et du développement économique, M. Laurent Laurent Fabius. La réunion portait essentiellement sur des questions bilatérales concernant l’environnement et des projets à réaliser dans ce domaine avec des entreprises françaises spécialisées.

Pour en revenir au Liban, des sources diplomatiques bien informées ont indiqué que, outre les sujets bilatéraux, l’ordre du jour du Jour II de la visite du Président iranien en France portera sur la situation au Moyen-Orient où la France se dit prête à « faciliter » un rapprochement entre Téhéran et Ryad. Un rôle qui, selon ces mêmes sources, favoriserait sinon une solution du moins une détente permettant un dialogue politique pour le règlement des conflits de la région (Syrie, Irak, Yémen et autres points chauds dans la zone).

C’est dans ce contexte que la crise interne libanaise pourrait être évoquée en tant que conséquence d’une possible détente entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Tant la France (et en particulier le Président Hollande) est soucieuse d’éviter une confrontation entre sunnites et chiites qui aurait, selon de fins connaisseurs de la diplomatie française, qui aurait des effets dévastateurs au Proche Orient où le Liban, en pleine crise et sans Président, est considéré comme un maillon faible.

C’est donc seulement cet après midi, lors de la conférence de presse conjointe Hollande-Rohani qu’on apprendra si le Liban et sa « présidentielle » ont été évoqués.

Sur ce point précis, la position des deux pays est officiellement similaire, à savoir que le choix d’un  Président de la République est une affaire strictement libanaise, que l’impasse présidentielle est un problème interne et que la France et l’Iran n’ont ni des préférences ni des vétos.

Mais un vétéran de la diplomatie française estime que, même si le scrutin présidentiel n’est évoqué en ces termes, les deux Chefs d’Etat pourraient exprimer leurs préférences lors d’un tête à tête prévu au cours de leurs entretiens d’aujourd’hui.

Ils pourraient même avoir des vues convergentes sur un profil ou même un nom selon un critère principal qui est la capacité du futur Chef de l’Etat à relever le pays pour en faire un facteur de stabilité dans la région et non plus un point d’impact.

Un élément stabilisateur non seulement pour lui-même mais aussi pour ce que le « mandat français » appelait le Levant.