Par Emile Bouvier
Publié le 11/10/2024 •
« L’axe du mal » : l’expression de l’ancien président américain Georges Bush pour désigner l’alliance, selon lui, de l’Iran, de l’Irak et de la Corée du Nord contre Washington avait fait date [1]. Aujourd’hui, des experts américains en sécurité internationale parlent d’un « axe du bouleversement » [2], voire d’un « axe des agresseurs » [3]pour désigner le partenariat unissant l’Iran à la Chine et la Russie.
Ce triumvirat, qui faisait l’objet d’un trait d’humour moqueur en 1997 par le sénateur américain Joe Biden [4] – l’actuel président des Etats-Unis, donc – tant la perspective d’un tel partenariat lui semblait improbable, est aujourd’hui une réalité géopolitique à l’égard de laquelle tant Washington que l’Union européenne éprouvent une inquiétude croissante [5]. Téhéran soutient en effet Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine, tandis que Pékin fait preuve d’une neutralité à l’égard de cette question car il se préparerait, de son côté, à une potentielle invasion de Taïwan ; des revendications politico-militaires chinoises soutenues par Téhéran [6] et Moscou [7]. Les trois Etats s’entraident par ailleurs dans le contournement des sanctions internationales– notamment américaines – dont ils font l’objet et jouent désormais un rôle pivot dans l’élargissement des BRICS et le projet politico-économique alternatif porté par ces derniers.
Dans ce contexte, quel est le positionnement de la Chine et de la Russie à l’égard de la guerre au Proche-Orient et, plus particulièrement, de l’affrontement entre Israël et l’Iran ? Les deux partenaires de la République islamique soutiennent-ils résolument cette dernière ? Après un rappel des contours de ce partenariat (I), le positionnement de la Russie à l’égard du conflit au Proche-Orient et de l’Iran (II) sera présenté, de même que celui de la Chine (III).
I. Un partenariat essentiellement motivé par une opposition commune aux Etats-Unis
L’affaire avait fait grand bruit, notamment en raison du caractère éminemment médiatique du traité : le 27 mars 2021, la Chine et l’Iran ont signé un « accord de coopération stratégique de 25 ans » axé notamment sur un développement de leur collaboration en matière économique, militaire et sécuritaire [8]. De leur côté, la Russie et l’Iran sont sur le point de signer un « accord de partenariat global » historique [9], deux ans après que Pékin et Moscou ont signé un pacte relativement similaire le 6 février 2022 [10], deux semaines avant le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Les trois Etats, de fait, entretiennent une proximité alimentée par leur rejet commun de l’ordre mondial actuellement dominé par les Etats-Unis et leurs alliés, et par leur volonté commune de contourner les sanctions dont ils font tous les trois l’objet, mais dans des ampleurs différentes. Cette alliance de circonstance les amène à se soutenir mutuellement dans leurs projets respectifs, dussent-ils les pousser à davantage se marginaliser pour le moment sur la scène internationale : ainsi l’Iran soutient-il par exemple substantiellement la Russie en Ukraine en lui fournissant du matériel de guerre, lui valant plusieurs vagues de sanctions internationales spécifiquement motivées par cette aide militaire [11].
Les trois pays sont également moteurs dans l’élargissement des BRICS : sous l’impulsion de la Russie et de la Chine, l’Iran a rejoint dans un premier temps l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en juin 2023 [12]avant d’être accepté dans les rangs des BRICS le 24 août suivant ; Téhéran expliquera sa décision par sa volonté de « défendre le multilatéralisme et contrer les sanctions » [13]. Aux côtés d’autres pays – tels que les Emirats arabes unis ou l’Arabie saoudite, le triumvirat sino-russo-iranien s’est imposé comme l’une des principales figures de proue d’un mouvement géopolitique désormais appelé « Sud global », englobant l’ensemble des pays désireux de promouvoir une alternative à l’ordre politico-économique actuellement dominé par les Etats-Unis et leurs alliés [14] en procédant notamment à une « dédollarisation » de l’économie mondiale [15].
Ces partenariats de haut niveau restent toutefois avant tout des partenariats et ne consistent pas à proprement parler en des alliances, du moins pas pour le moment : ces pays n’ont pas signé, par exemple, de traité prévoyant une entraide militaire comme les membres de l’Alliance atlantique (OTAN). De fait, comme il sera vu ensuite, l’engagement de la Russie et de la Chine aux côtés de l’Iran dans le cadre d’un dossier géopolitiquement aussi sensible que celui des affrontements au Proche-Orient ne s’avère pas particulièrement notable et témoigne de la relative fragilité du partenariat unissant ces pays : loin d’une alliance tripartite formelle, la relation sino-russo-iranienne est avant tout pragmatique et conjoncturelle, et s’articule avant toute chose autour de l’adversité entretenue par ces trois pays avec les Etats-Unis et leurs alliés. La relation entre la Moscou, Téhéran et Pékin est une alliance pragmatique fondée sur des intérêts et des bénéfices communs plutôt que sur une confiance profonde ou une affinité réelle, comme il sera présenté ensuite.
II. La Russie, un soutien modéré de l’Iran
La Russie s’est trouvée petit à petit, au fil des mois et des affrontements entre Israël et ses adversaires à travers la région, entraînée dans un soutien croissant à l’Iran. Tout d’abord d’un point de vue militaire : soutien indispensable de la Russie en Ukraine, qui est touchée quasi-quotidiennement par des frappes de drones kamikazes de manufacture iranienne – notamment les Shahed-136 – envoyés par les forces russes, l’Iran est un partenaire que la Russie ne peut pas se permettre de perdre. A ce titre, face à la crédibilité d’une intervention israélienne et des premières frappes réalisées par l’Etat hébreu en Iran en avril 2024, le Kremlin est venu, à son tour, en aide à Téhéran : divers matériels militaires russes ont ainsi été livrés aux forces iraniennes à partir d’août 2024, notamment des batteries de défense sol-air [16] afin de contrer une attaque aérienne, principal vecteur militaire par lequel Israël est en mesure de frapper le territoire iranien.
Sur le plan diplomatique également, la Russie a soutenu à de nombreuses reprises l’Iran : le 15 avril par exemple, après la première salve de missiles et drones iraniens contre le territoire israélien, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé que la Russie « défendrait et soutiendrait » fortement cette attaque iranienne, considérée comme un acte de « légitime défense », devant le Conseil de sécurité de l’ONU [17]. Pour autant, le soutien russe à l’Iran reste relativement discret et se distingue même par un certain équilibrisme : après la deuxième salve de missiles iraniens le 1er octobre 2024, le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a ainsi appelé « toutes les parties à la retenue », condamnant « tout acte qui pourrait conduire à la mort de populations civiles » [18], sans nommer expressément l’Iran. De fait, quelques semaines plus tôt, le 6 août 2024, le président russe Vladimir Poutine aurait demandé expressément à l’Iran de ne pas provoquer de pertes civiles en Israël si Téhéran venait à conduire son action de représailles contre l’Etat hébreu [19] après l’assassinat le 31 juillet 2024 d’Ismaël Haniyeh à Téhéran.
L’engagement de la Russie auprès de l’Iran semble, de fait, limité à la livraison d’armes défensives et a des communications diplomatiques de soutien relativement modérées, appelant autant à la retenue l’Iran qu’Israël, malgré certaines déclarations plus audacieuses comme celle de Sergueï Lavrov évoqué supra. Globalement, la Russie appelle depuis le début du conflit à une résolution diplomatique plutôt qu’à une solution militaire [20]. De fait, s’il apparait qu’un certain chaos au Moyen-Orient profite à la Russie en reportant l’attention des Etats-Unis et de leurs alliés vers Israël plutôt qu’en Ukraine [21], Moscou aurait fort à perdre en cas de guerre régionale massive.
En effet, si le Kremlin a capitalisé sur le chaos ambiant en Libye et en Syrie durant la seconde moitié des années 2010 pour y positionner des forces et s’attacher la loyauté de divers acteurs politiques locaux (Maréchal Haftar en Libye par exemple) ou nationaux (Bachar al-Assad en Syrie), la Russie ne semblerait plus en mesure de le faire cette fois au Proche-Orient tant la guerre en Ukraine mobilise actuellement la quasi-totalité de ses ressources militaires opérationnelles, tant humaines que matérielles : ainsi a-t-elle dû par exemple se retirer de plusieurs bases en Syrie ces derniers mois pour transférer des hommes et du matériel en Ukraine [22], tout comme elle a annoncé le 17 avril 2024 cesser sa mission de maintien de la paix dans le Haut-Karabagh – pourtant censée durer jusqu’à fin 2025 – pour transférer ses près de 2 000 hommes et leurs véhicules blindés sur le front ukrainien [23]. La Russie semble être en effet en quête de nouveaux combattants à envoyer sur le front ukrainien afin de remplacer autant que possible les quelque 600 000 hommes tués ou blessés depuis le début du conflit [24].
Du point de vue matériel, le constat est le même : la guerre en Ukraine a grevé les stocks en armement de la Russie, désormais contrainte de puiser dans les vieux stocks soviétiques : en décembre 2023 par exemple, sur les 1 530 chars livrés par les usines russes aux forces sur le front, près de 85% étaient en réalité de vieux modèles consistant en T-72, T-62 et même T-55, un modèle de char conçu au sortir de la Seconde Guerre mondiale [25] ; sur les près de 3 200 chars soviétiques T-72 encore en stock, 70% d’entre eux ne seraient plus opérationnels en raison de leurs mauvaises conditions de stockage depuis la fin de la Guerre froide [26]. La Russie en est ainsi venue à recourir à l’aide de ses partenaires iranien et nord-coréen pour s’armer ; ainsi, Moscou aurait utilisé depuis le début du conflit plus de 8 000 drones de manufacture iranienne [27] et aurait reçu, entre autres choses, 200 missiles balistiques iraniens Fatih-360 [28] ; la Corée du Nord aurait quant à elle livré entre 1,6 et 6 millions obus d’artillerie [29] et une quantité pour le moment inconnue de missiles balistiques courte-portée Hwasong-11 dont plusieurs ont déjà été utilisés pour bombarder l’Ukraine [30].
Ainsi, concentrée quasi-exclusivement en Ukraine, la Russie pourrait donc ne plus être en mesure d’agir militairement à l’étranger, y compris dans la sphère post-soviétique, traditionnelle « chasse gardée » russe : le rôle de la Russie dans la nouvelle guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Haut-Karabagh (2020-2023) par exemple, pourtant attendu par de nombreux observateurs en raison de son caractère potentiellement décisif dans la résolution du conflit, s’est ainsi avéré quasi-inexistant [31]. La capacité réelle d’intervention ou en tous cas d’influence de la Russie au Moyen-Orient apparaît dès lors limitée – du moins pour le moment -, comme ont pu le montrer les différentes tentatives de médiation russe dans la guerre entre Israël et le Hamas qui se sont avérées jusqu’à maintenant inaudibles, comme le « dialogue inter-palestinien » de février 2024 [32], voire sujettes à contradiction [33].
Dans ce contexte, le soutien russe à l’Iran s’avère modéré non seulement car la Russie n’apparaît pas encline à davantage s’engager aux côtés de Téhéran, mais également car elle n’en aurait guère les moyens ; à bien des égards, la livraison de systèmes de défense antiaérienne aux forces iraniennes apparaît comme l’un des soutiens militaires les plus marquants que Moscou puisse faire à l’égard de la République islamique, cette dernière étant actuellement la pourvoyeuse en drones et missiles balistiques d’une Russie qui ne parvient pas à en produire assez pour sa guerre en Ukraine.
III. La Chine, un soutien essentiellement moral
Si la Chine soutient aussi officiellement l’Iran, son engagement est, là encore, comme la Russie, sujet à une certaine modération. En effet, depuis le début du conflit au Proche-Orient, Pékin a régulièrement rendu public son soutien à l’Iran, comme le 25 septembre 2024 où le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi rencontrait le président iranien Massoud Pezeshkian en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York et s’engageait à soutenir Téhéran dans la sauvegarde de sa « souveraineté, sécurité, intégrité territoriale et dignité nationale » [34]. En août 2024 déjà, après l’assassinat du chef politique du Hamas à Téhéran, le ministère chinois des Affaires étrangères indiquait soutenir l’Iran dans son droit à « défendre sa souveraineté » [35]. Toutefois, tout comme avec la Russie, l’option guerrière ne semble pas approuvée par la Chine quand l’Iran l’emploie : après la deuxième attaque iranienne contre Israël le 1er octobre 2024, Pékin a publié un communiqué indiquant que « la Chine est profondément préoccupée par la situation turbulente au Moyen-Orient et s’oppose aux violations de la souveraineté, de la sécurité et de l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’à l’intensification des contradictions et à l’extension des conflits », sans citer nommément ni Israël ni l’Iran [36].
De fait, l’Iran place la Chine dans une position embarrassante. Les deux pays entretiennent en effet une collaboration nourrie par leur inimitié à l’égard des Etats-Unis et dont la coopération énergétique s’avère la clé de voûte : plus de 90% des exportations iraniennes de pétrole brut sont désormais destinées à la Chine, achetées principalement par des raffineries privées opérant sur le marché noir [37]. Les deux pays collaborent aussi dans des domaines militaires sensibles, tels que celui des drones de combat [38]. Pour autant, la Chine entretient une vision pragmatique et multi-partenariale de ses relations diplomatiques et s’était employée ces dernières années, avec un succès tout particulier, à développer une relation privilégiée avec Israël : la coopération entre les deux pays s’était avérée si florissante, notamment en matière de transferts de technologies civiles et militaires [39], que les Etats-Unis avaient fait part de leur inquiétude face à une tel niveau de collaboration entre son plus précieux allié au Moyen-Orient et l’un de ses plus grands rivaux dans le monde [40].
Cette réticence chinoise à s’engager pleinement derrière l’Iran s’explique aussi par les pierres d’achoppement opposant les deux partenaires : Téhéran et Pékin ont en effet connu plusieurs épisodes – plus ou moins passagers – de dégradation de leurs relations diplomatiques. Les autorités chinoises soutiennent par exemple les Emirats arabes unis – un autre de leurs principaux partenaires au Moyen-Orient [41] – dans le différend opposant Abou Dhabi à Téhéran autour des îles Abou Musa, Petite et Grande Tunb [42], dont les Emirats arabes unis revendiquent le contrôle mais qui sont, de facto, occupés militairement par l’Iran qui s’en sert d’avant-poste dans le Golfe persique. Cette question avait par exemple provoqué à nouveau l’ire de Téhéran en juin dernier [43].
Loin de soutenir inconditionnellement l’Iran, la Chine essaye donc elle aussi de garder une forme d’équilibre diplomatique dans la région, qu’elle peine de plus en plus à entretenir [44]. Son soutien à Téhéran, même modéré, lui vaut par exemple un éloignement croissant avec son ancien partenaire israélien [45]. Il s’agit par ailleurs pour la Chine de garder une forme de crédibilité auprès des Etats de la péninsule Arabique, avec qui elle est parvenue à tisser des liens étroits, au point de superviser par exemple la conclusion d’un accord historique de normalisation des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran le 10 mars 2023. Si les pays du Golfe sont historiquement opposés à Israël sur la question palestinienne, plusieurs d’entre eux avaient opéré un rapprochement avec l’Etat hébreu [46] ces dernières années avec la signature des accords d’Abraham en 2020. Pour autant, la guerre à Gaza a ébranlé ce processus de normalisationet l’Iran entend en tirer parti : le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a ainsi initié début octobre une tournée diplomatique à Riyad et Doha, appelant au soutien de ces pays dans la perspective de la riposte israélienne [47]. La Chine doit donc parvenir à montrer qu’elle soutient l’Iran aux yeux des pays du Golfe, tout en conservant le rôle de médiateur et d’acteur « neutre » qu’elle s’était employée à déployer jusqu’alors.
La Chine continuera ainsi sans aucun doute à soutenir l’Iran sur le plan diplomatique et profitera de chaque occasion pour décrier les politiques américaines et affirmer son soutien à la « souveraineté » iranienne ; le soutien de Pékin à Téhéran – tout comme son soutien de facto à la Russie en Ukraine – s’avère toutefois, avant toute chose, opportuniste et limité.
Conclusion
Ainsi, le triumvirat Iran-Chine-Russie, traditionnellement uni aussitôt qu’il apparaît possible de contrer les Etats-Unis et leurs alliés, semble se fragiliser face à une situation aussi complexe et sensible que le conflit au Proche-Orient. Moscou et Pékin semblent en effet davantage embarrassés par la situation que pleinement engagés diplomatiquement, voire militairement, au profit de Téhéran. Face à un duel comme celui opposant la République islamique d’Iran et l’Etat hébreu, un soutien prudent, et essentiellement moral davantage que matériel, semble avoir été privilégié par les deux partenaires de l’Iran afin de ménager leurs intérêts internationaux et régionaux. Cette situation illustre, à bien des égards, le caractère opportuniste, pragmatique et conjoncturel du partenariat entre Téhéran, Moscou et Pékin ; loin d’être des alliés indéfectibles les uns pour les autres, leur inimitié commune à l’égard de Washington et de ses alliés semble être le seul véritable ciment de leur partenariat – pour le moment du moins.
Sitographie :
– President Bush cites ‘axis of evil,’ Jan. 29, 2002, Politico, 29/01/2019
https://www.politico.com/story/2019/01/29/bush-axis-of-evil-2002-1127725
– The Axis of Upheaval, Foreign Affairs, 23/04/2024
https://www.foreignaffairs.com/china/axis-upheaval-russia-iran-north-korea-taylor-fontaine
– Axis of Aggressors : H.R. McMaster on Defending America’s Interests, FDD, 26/09/2024
https://www.fdd.org/events/2024/09/26/axis-of-aggressors-hr-mcmaster-on-defending-americas-interests/
– « Russie, Chine, Iran. La revanche des empires », sur Arte : le grand cauchemar de l’Occident devenu réalité, Le Monde, 28/05/2024
https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/05/28/russie-chine-iran-la-revanche-des-empires-sur-arte-le-grand-cauchemar-de-l-occident-devenu-realite_6236061_3246.html
– Russia, Ukraine, and the two Koreas : How east Asian powers are influencing Europe’s security, European Council on Foreign Relations, 27/09/2024
https://ecfr.eu/article/russia-ukraine-and-the-two-koreas-how-east-asian-powers-are-influencing-europes-security/
– Iran says supports ‘One China’ policy as Taiwan counts election votes, Press TV, 14/01/2024
https://www.presstv.ir/Detail/2024/01/14/718221/Iran-China-Taiwan-Kan-ani-presidential-election-territorial-integrity
– Iran says 25-year China agreement enters implementation stage, Al Jazeera, 15/01/2022
https://www.aljazeera.com/news/2022/1/15/iran-says-25-year-china-agreement-enters-implementation-stage
– Iran-Russia treaty on comprehensive cooperation ready for signing — ambassador, TASS, 04/10/2024
https://tass.com/world/1852353
– Russia and China unveil a pact against America and the West, New Yorker, 07/02/2022
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– L’Iran rejoint l’alliance Chine-Russie, Le Monde, 30/06/2023
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– With China-Iran ties on rollercoaster, Tehran can only grit its teeth, hang on, Al-Monitor, 13/06/2024
https://www.al-monitor.com/originals/2024/06/china-iran-ties-rollercoaster-tehran-can-only-grit-its-teeth-hang
– China maintains stance on disputed Gulf islands despite Iran’s anger, Reuters, 03/06/2024
https://www.reuters.com/world/china-maintains-stance-disputed-gulf-islands-despite-irans-anger-2024-06-03/
– Can China Sustain Its Diplomatic Balance as Middle East Tensions Escalate ?, The Diplomat, 08/10/2024
https://thediplomat.com/2024/10/can-china-sustain-its-diplomatic-balance-as-middle-east-tensions-escalate/
– China Is Burning All Its Bridges with Israel, RAND, 15/05/2024
https://www.rand.org/pubs/commentary/2024/05/china-is-burning-all-its-bridges-with-israel.html
Publié le 11/10/2024
EMILE BOUVIER
Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.