L’édito d’Elias Masboungi : LIBAN, FAITES DONNER LA TROUPE…

Au sujet de la vacance présidentielle libanaise, Paris et Washington partagent la même inquiétude avec cependant des positions nuancées. Pas sur la gravité du problème mais sur la méthode.

Sur les bords de la Seine, l’inquiétude est montée d’un cran dès le départ du Président Michel Aoun de Baabda alors qu’outre Atlantique on estime qu’il faut « donner du temps au temps » même en cas de mort lente…

 Estimant qu’en poursuivant sur la terre ferme le tracé de la ligne frontalière libano-israélienne, une entente minimale entre les deux pays plus des ajustements avec le voisin commun serait un élément stabilisateur.

Emmanuel Macron et ses conseillers s’agitent et cogitent sur les noms avec une préférence déjà exprimée sur Joseph Aoun et tentent d’obtenir le soutien des USA et d’autres pays dits amis pour doter l’armée libanaise de matériels et donations multiformes qui permettraient  au chef devenu Président  de traiter avec le Hezbollah à partir d’une position « solide ».

Le général a d’ailleurs affirmé plus d’une fois qu’une aide matérielle sans nouvel armement est aujourd’hui plus qu’une nécessité.  Comprendre : des soldats avec des soldes consistantes, des stratégies claires et convaincantes puisque la troupe qui reflète finalement la réalité libanaise ne veut pas d’un affrontement avec le « hezb » mais plutôt engager la bataille aux niveaux de la corruption et des réformes.

Washington semble moins pressé et ne craint ni longue vacance ni  lente décomposition arguant du fait qu’il faudra attendre encore pour agir sans risques.  Quitte à prolonger le calvaire des Libanais qui sont après tout, disent-ils, responsables de la décomposition avancée de leur pays. De plus, pour Joe Biden les priorités sont ailleurs et le pays du cèdre devra encore patienter…

Pour en revenir à la diplomatie française, on craint en haut lieu un embrasement du Levant tout entier pour mille et ne raisons qu’il serait trop long d’évoquer ici.

« Aide-toi et la… France t’aidera » martèlent en vain et sans cesse le Quai d’Orsay et l’Elysée.

D’où l’idée d’un 4e recours consécutif au chef de l’armée qui pourrait mettre fin cette descente aux enfers.