LA FRANCE TRES INQUIETE FACE A LA CRISE POLITIQUE LIBANAISE ET MACRON INVITE TOUTES LES PARTIES LIBANAISES A ASSUMER LEURS RESPONSABILITES : Une source proche du Quai d’Orsay accuse la Syrie de procéder à une « purification ethnique et religieuse»
Une source proche du Quai d’Orsay a fait état de l’inquiétude de la la France – et en particulier du Président Emmanuel Macron – du fait du retard apporté à la formation d’un nouveau gouvernement libanais ajoutant que le Chef de l’Etat a déjà évoqué ce sujet avec les présidents Michel Aoun, Nabih Berri et Saad Hariri.
Le Chef de l’Etat, a ajouté cette source, estime que cette situation et dangereuse et que les leaders politiques libanais devraient assumer leurs responsabilités pour qu’un nouveau Cabinet soit formé dans les plus brefs délais.
Cette source a rappelé que la France a fait beaucoup pour le Liban faisant notamment allusion à l’intervention du Président Macron lorsque M. Saad Hariri avait présenté sa démission à partir de Ryad et aussi quand Paris a pris l’initiative de réunir trois conférences internationales pour le Liban, en particulier « CEDRE » qui a vu des engagements des participants à hauteur de 11 milliards de dollars, sans compter l’aide militaire au Liban promise lors de la conférence de Rome.
Et la source proche du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères d’ajouter que les Libanais doivent assumer aujourd’hui, sans plus tarder, leurs responsabilités face à l’impasse qui menace leur pays car il s’agit d’un problème interne qu’il faut traiter bien entendu en tenant comte de facteurs régionaux et en particulier la politique libanaise de distanciation à l’égard des crises régionales.
Il n’y a pas d’obstacles extérieurs empêchant la formation d’un nouveau gouvernement au Liban et il importe de s’unir pour parvenir à ce but puisqu’un cabinet qui expédie les affaires courantes ne peut pas faire face au danger qui guette le pays, a poursuivi la source qui a évoqué ensuite la question des réfugiés syriens en ces termes.
«La France comprend le poids du danger que représente la présence des réfugiés syriens au Liban mais considère que leur retour dans leur pays ne peut se faire que dans le cadre de l’accord de Genève définissant les conditions humaines d’un tel retour,d’autant que nombre d’entre eux ne sont pas les bienvenus en Syrie où le régime procède à une purification ethnique et religieuse.
Trève de surenchères, a encore dit la source diplomatique française car ce n’est pas le groupe de travail international sur la Syrie qui décide du retour ou non des réfugiés ajoutant : « Lors de nos contacts avec les Russes, nous avions convenu que les réfugiés syriens ont parfaitement le droit de rentrer chez eux conformément aux accords de Genève mais lorsque nous voyons comment les Syriens sont poussés à l’exode et par qui, on ne comprend plus comment peut-on demander leur retour. Il faut définir les conditions du retour des réfugiés syriens dans leur pays en conformité avec les exigences internationales et du droit humanitaire. »
Enfin, au sujet du financement de l’UNRWA, le responsable français a affirmé qu’après la suspension de l’aide américaine à cet organisme, on ne peut pas substituer à cette aide une aide provenant d’autres pays à chaque fois que Washington se désengage. La France a déjà accru de plus de 5 millions de dollars sa contribution à des aides extérieures pour 2018 et 2019.