Edito du 18 septembre 2019 : LES FAUCONS… ET LES VRAIS…

Par Elias MASBOUNGI

LES FAUCONS… ET LES VRAIS…

Lors de sa campagne électorale qui l’a porté à la Maison Blanche et entre deux envolées sur l’Amérique heureuse qu’il promettait, Donald Trump disait à peu près ceci : Depuis plus de cinquante ans nous défendons les monarchies pétrolières du Golfe gratuitement. Maintenant ils devront payer… et ils paieront.

Les frappes contre l’usine d’Abqaïq et le champ de Khourais, les deux principales structures du secteur pétrolier saoudien, signifient-elles que l’échéance est là et qu’il ne suffit plus d’ouvrir les vannes de leurs milliards pour que les monarques du Golfe Persique (rebaptisé « Arabe ») dorment tranquilles.

Comment expliquer autrement le peu d’empressement des faucons de la Maison Blanche à sonner l’hallali ?

Avec toujours présentes à l’esprit les affirmations du Président US que sa nouvelle diplomatie se tournera vers l’Orient extrême pour contenir la Chine et ses petits dragons.

Alors que MBS poursuit (sans MBZ) l’interminable guerre du Yémen, le royaume wahabite semble tressaillir devant l’Iran et ses alliés arabes et ses regards se tournent encore une fois vers l’outre-atlantique.  

Tout en menaçant son voisin ennemi d’une « guerre totale »

Mais depuis l’utilisation de l’arme du pétrole, jadis par Fayçal d’Arabie, beaucoup de brut a coulé dans les oléoducs et les soutes des gros porteurs… L’Amérique a réduit sa dépendance et développé d’énormes ressources constituant des réserves suffisantes pour s’approvisionner et même aider ses proches alliés. 

Nul besoin d’être un grand analyste pour constater que l’alliance américano-saoudienne connaît ses plus mauvais jours

 Malgré les propos de Donald Trump qui se veut rassurant. En prenant à son compte les conclusions des experts affirmant que les tirs « de missiles et non de drones » sont partis de l’Est du Golfe ; conclusions vite réfutées par Téhéran qui défie encore une fois M. Trump de frapper le premier.

Ceci étant, il ne reste plus à MBS que d’engager toutes ses forces dans la bataille sur le terrain sans attendre l’aide de son allié Trump.  Avec toutes les conséquences que cela implique.

Ou de laisser entendre qu’il accepterait une trêve au Yémen et sauver ainsi la face.

Mais si rien n’est fait jusqu’ici rien n’est encore dit et les « faucons » n’ont pas encore parlé.