Le triptyque I.B.M. arabisé

Le voyage officiel aux USA du président syrien Ahmad Al-Chareh, le frémissement libanais au sujet des négociations avec Israël et l’entente annoncée pour une administration multipartite à Gaza sont apparemment des signes de détente dans une région rongée par les crises et les guerres.

Mais il ne faut ni pêcher par naïveté ni formuler de faux espoirs, car depuis que la spoliation de la Palestine par mandat divin on n’a connu que de courtes trêves, des cessez-le-feu morts-nés et des paix virtuelles. 

 Ni l’espoir d’une levée totale des sanctions américaines contre la Syrie, ni la possibilité de pourparlers directs libano-israéliens, ni le succès de la nouvelle gestion de Gaza ne sont attendus dans l’immédiat. 

D’autant que les espoirs que font miroiter les esprits cartésiens occidentaux semblent ignorer que dans cet «orient compliqué» la  négociation n’est pas  régie par des questions nettes et des réponses claires. 

Ni oui, ni non, ni noir ni blanc… mais peut-être le triptyque I.B.M. (Inchallah, Boukra, Maaleich) ce qui réserve toujours surprises et déceptions. S’ajoutent à cette confusion la difficulté des pourparlers indirects ou l’imprécision des propos. 

C’est ainsi que depuis des décades on pédale dans le vide, entre promesses vaines et faux espoirs. 

Il faut, par ailleurs tenir compte de la confusion en Jordanie du fait des crimes des colons, l’instabilité en Irak par le clivage sunnite-chiite entretenu de l’extérieur, les prétentions de la Turquie sur le nord de la Syrie et l’impossibilité d’enterrer une cause sacro-sainte qui dépasse les générations et se renforce avec le temps.

                                                                                                         E.M.