SOMMET SUR SABLES MOUVANTS

Une paix en 48 heures et en 2 temps. C’est ce qu’il faut comprendre du récent périple moyen-oriental de Donald Trump qui a battu le record mondial de solutions de guerres.

Ce que des années de tentatives infructueuses et des mois de tractations arabo-israéliennes n’ont pu réussir, le chef de la Maison Blanche l’a concrétisé en deux temps trois mouvements. A savoir l’arrêt des combats à Gaza et le règlement du conflit israélo-palestinien vieux de 77 ans.

Premier jour : grand show à la Knesset pour clamer un règlement entre deux adversaires en l’absence de l’un et sous les ovations de l’autre. Spectacle fantasmagorique de trois heures où le prétendant éconduit au Prix Nobel de la Paix de l’an 2025 a obtenu une pétition israélienne proposant sa candidature pour l’année suivante. 

Entre un discours laudatif du chef de l’assemblée hébraïque et l’interminable proclamation de la paix abrahamique, le président le plus puissant du monde a promis un monde meilleur, une ère de calme et de prospérité pour tous sans en révéler les moyens d’y parvenir.Tout juste le célèbre slogan « plus jamais ça » en ignorant le travail fantastique des négociateurs qui ont pu mettre fin à l’horrible tragédie de Gaza.

Et des interludes pour présenter à la salle une milliardaire américano-israélienne qui aurait financé le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem et des héros étoilés américains et israéliens qui ont mené leurs deux pays à la grande victoire sur les forces du mal.

Le lendemain, à une heure de vol sur « Air Force One » Donald Trump, sans Bibi mais avec Sissi, donnait un cours sur la manière de gouverner le monde et de gérer ses richesses ; suivi d’une photo de famille avec, en toile de fond, des hauts responsables venus de tous les coins du monde souriants mais peu fiers de leur rôle de figurants.

Rien sur la méthode et les moyens. Juste un Sommet sur le sable, entouré de dunes mouvantes qui durera jusqu’au prochain round à Gaza ou dans la région. Pour crier haut et fort qu’on ne peut pas imposer un désarmement unilatéral gratuit. 

                                                                                                             E.M.