WALID ET TAYMOUR JOUMBLATT A L’ELYSEE

WP1-Orient le JourWALID ET TAYMOUR JOUMBLATT A L’ELYSEE : Les rencontres franco-libanaises se poursuivront avec une visite de travail à Paris de Nouhad Machnouk

WP1-diplomatieWalid et Taymour Joumblatt ont été reçus hier après midi par le Président François Hollande pour un entretien sur la situation au Liban et dans la région et plus particulièrement les développements après la signature de l’accord de Vienne.

Dans le cadre de l’esprit de camaraderie socialiste, le Chef de l’Etat français avait demandé au leader druze lors de sa dernière visite à l’Elysée de rencontrer Taymour qui vient, comme on le sait, de prendre la tête du PSP. Ce qui explique la présence de Joumblatt fils à la réunion d’hier.

Au niveau conventionnel, le Président Hollande a échangé avec ses hôtes des idées sur le panorama politique à la suite de la signature à Vienne de l’accord « historique » entre l’Iran et les 5+1 et les réactions sans diverses capitales mondiales et moyen-orientales.

La cour de l’Elysée était fermée aux journalistes à l’occasion alors que le rendez-vous accordé à M. Joumblatt figurait (à 16 heures) au programme officiel du Chef de l’Etat.

Selon des sources bien informées, M. Walid Joumblatt aurait exprimé un certain scepticisme quant à l’idée des occidentaux ( partagée par la France) d’associer Téhéran à la recherche d’une solution politique en Syrie affirmant que le démembrement de la Syrie est déjà bien avancé et qu’il s’agit maintenant de gérer le nouveau panorama qui s’offre. A savoir qu’il y a bel et bien sur le terrain une zone kurde et des régions contrôlées par diverses forces dont des islamistes, des opposants dits modérés et demain peut-être un réduit alaouite offrant  la possibilité d’un mini-état druze. La thèse de Walid Joumblatt serait donc que le régime de Damas n’est plus en état de récupérer du terrain et encore moins d’apporter une aide consistante dans la guerre contre le terrorisme et les divers courants islamistes.

Sur les risques de « contamination » du Liban, le Président Hollande aurait reconnu la gravité de la situation et conseillé un sursaut patriotique qui prendrait la forme d’une union sacrée de toutes les parties en présence. M. Joumblatt aurait, tout en partageant ce vœu, expliqué les raisons pour lesquelles on ne peut pas actuellement parvenir à une entente minimale entre Libanais. A savoir les rivalités internes, la bipolarisation autour des axes saoudien et iranien, la bataille de la présidentielle qui n’arrange pas les choses et tout récemment une semi-paralysie du gouvernement qui ne parvient plus à régler les problèmes de la vie quotidienne.

Au moment de parler de la vacance à Baabda, le Président français et son hôte ont mesuré la gravité de cet état de choses préconisant une prise de conscience de toutes les parties concernées avant qu’il ne soit trop tard.

Pour ce qui est de l’Irak, du Yémen, de la Libye et des autres pays arabes en crise, les vues étaient, apprend-on, concordantes dans un même constat d’échec de toute possibilité de règlement politique.

Pour en revenir à l’Iran, le Président Hollande aurait réaffirmé la vigilance de la France en rappelant la fermeté des négociateurs français tout au long des négociations de Vienne. Il aurait en même temps conseillé aux diverses parties arabes de reconnaître l’importance de l’Iran dans la région et d’agir en vue d’une décrispation progressive.

Tableau peu reluisant et en somme une constatation que les choses peuvent et doivent bouger de l’intérieur en profitant du moindre répit dans la région et à l’échelon mondial.

                                VISITE DE TRAVAIL DE NOUHAD MACHNOUK

Aujourd’hui, les contacts franco-libanais se poursuivront sur les rives de la Seine avec l’arrivée du ministre de l’intérieur, M. Nouhad Machnouk qui rencontrera aussitôt son homologue, M. Bernard Cazeneuve avant de déjeuner à la table du chargé d’affaires a.i. du Liban, M. Ghadi El Khoury et de rencontre dans l’après midi M. Bernard Bajolet, directeur de la DGSE pour des entretiens sur la coopération en matière de sécurité.

La visite de M. Machnouk se poursuivra mercredi par une rencontre avec la presse puis par une visite à Mme Marylise Lebranchu, ministre de la réforme administrative et de la décentralisation, qu’il avait pu rencontrer lors de son récent séjour au Liban. Jeudi, une visite au Quai d’Orsay et une réunion avec M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement économique clôtureront la visite de travail du ministre libanais.