Salam : le contrat de 3 milliards enfin finalisé, mais….

WP1-logo Al HiwarConséquence tangible de la visite de Tammam Salam en France : LE CONTRAT DES TROIS MILLIARDS ENFIN FINALISE MAIS… Par Elie MASBOUNGI

imgresLe voyage officiel  en France que vient d’effectuer le Président Tammam Salam aura au moins fait bouger  sérieusement les choses au niveau de la concrétisation de l’accord franco-saoudien de fourniture d’une aide militaire de trois milliards de dollars au Liban.

Annoncé officiellement par le roi Abdallah et le Président Hollande en décembre 2013, l’exécution de l’accord a connu presque un an d’atermoiements de diverses natures dont des lenteurs administratives saoudiennes et françaises, des discussions libano-françaises et franco-saoudiennes sur la nature du matériel requis.

Sans compter des embûches causées par des représentants dûment mandatés d’une vingtaine d’entreprises françaises d’armement qui réclamaient leurs droits, même pour des marchés d’Etat à Etat. La partie saoudienne s’était montrée, dès le début des discussions, intraitable sur tout montant qui serait versé à des « intermédiaires » déclarant haut et fort que tout serait annulé s’il y avait le moindre paiement de commissions.

Le fait qu’il ne s’agissait pas de commissions mais de droits revenant aux agents des entreprises concernées a nécessité des mois de discussions et plusieurs ajournements de la signature du contrat dont un, il y a quelques mois, motivé par l’hospitalisation du ministre saoudien des finances.

De plus, les autorités saoudiennes ont jugé excessifs les honoraires de l’ODAS (organisme mixte comprenant l’Etat français et les entreprises d’armement). Et c’est l’Amiral Edouard Guillaud (ancien chef d’état et actuellement  major des armées et actuellement Président de l’ODAS qui a fini par arranger les choses.

Par ailleurs, les militaires français et libanais ont dû négocier de longs mois durant, article par article, le matériel requis par le commandement libanais et qui faisait l’objet de réserves et autres vétos américain ou israélien, obstacles que les Français n’ont jamais reconnu.

Les deux principales objections étant qu’aucun armement ne devrait menacer la sécurité d’Israël et des garanties que les équipements compris dans le marché des 3 milliards devraient faire l’objet d’assurances qu’il ne passeraient pas aux mains du « Hezbollah ». Ce dernier point n’a été réglé qu’il y a deux mois lorsque la France a «offert » un contrat d’entretien de dix ans  dont le corollaire  était que l’armement était détenu par l’armée libanaise.

L’épilogue de cette longue histoire a donc eu lieu lors de la visite du Président Salam où une réunion a permis aux ministres libanais et français de la défense (MM. Samir Mokbel et Jean-Yves Le Drian entourés de militaires et bien entendu de  l’Amiral Guillaud) de signer la dernière mouture du contrat et la liste détaillée de l’armement à livrer au Liban.

Quelles sont les dernières étapes ?

Le contrat signé à Paris doit être approuvé et contresigné dans un délai d’un  mois par les autorités de Ryad qui devront en même temps verser 20 pour cent de la valeur de la transaction.

On peut donc espérer un début des livraisons en février prochain (durant le premier trimestre de 2015 promet le ministère français de la défense).

Des armes légères et des munitions tout d’abord suivis de blindés, de matériels d’observation et de détection pour la surveillance des zones frontalières et la direction des théâtres de combats, de diverses sortes  de blindés ‘chars, transports de troupes) puis des hélicoptères de transport et de combat et enfin des patrouilleurs pour la marine équipés de canons et de missiles de  portée moyenne.

De source militaire indépendante, on rappelle qu’en ce qui concerne les hélicoptères et les patrouilleurs, il faudra avant les livraisons aménager  des hangars  et des quais adéquats avec des spécifications précises, ce qui pendra encore du temps. On ne livre pas ces matériels avant que les structures appropriées, précise cette source.

En conclusion, un haut responsable libanais qui connaît le sujet, nous a déclaré » que ce matériel de 3 milliards ne représente que 10 pour cent des besoins réels de nos forces armées si on veut se battre en première ligne contre le terrorisme.

Et on n’a pas encore parlé du  budget annuel nécessaire pour entretenir le matériel et assurer une formation continue des personnels.