Crise au Liban : «L’incapacité du Liban à s’aider lui-même», par Renaud Girard
CHRONIQUE / Crise au Liban – Le pays, très endetté, est en cessation de paiements. Les Occidentaux tendent la main au Liban, mais ce dernier ne parvient pas à leur présenter une main propre et décidée.
Aide-toi, le ciel t’aidera! Le Liban ne parvient toujours pas à réaliser ce que parvint à faire le chartier embourbé de La Fontaine. Il n’arrive toujours pas à s’aider lui-même. Lui, qui fut naguère un exemple de démocratie et d’énergie entrepreneuriale pour l’ensemble du monde arabo-musulman, est depuis un an et demi encalminé dans la plus grave crise financière qu’il ait connue depuis sa fondation comme État par le général Gouraud il y a cent ans.
Le pays, très endetté, est en cessation de paiements. La livre libanaise, dont le taux officiel est de 1500 livres pour un dollar, s’échange dans la rue à 9000 livres pour un dollar. La France et les États-Unis sont prêts à convaincre le FMI de remettre le Liban à flot grâce à un prêt exceptionnel de 11 milliards de dollars. Mais ils exigent des réformes, afin que chacun soit imposé selon ses ressources, que chacun paie son électricité au prix coûtant, que la corruption cesse dans l’attribution des marchés publics, que l’État cesse d’embaucher ses fonctionnaires sur un modèle clientéliste.