PLAIDOYER POUR LE DROIT DE REVER par Elias MASBOUNGI

Un véritable plaidoyer pour le droit de rêver que ce livre signé Hikmat Abou Zeid, digne successeur d’un grand journaliste dont il porte le nom.

Le rêve est l’intitulé même de l’ouvrage : « La révolution institutionnelle au Liban ».

La réalité : cette noirceur du moment. L’espoir : une révolution institutionnelle à défaut d’une révolution tout court.

« Une réflexion qui s’adresse à l’instant politique mais plonge dans les racines du système et du problème pour tenter une certaine lecture de l’avenir incertain », écrit dans la préface du livre l’ancien ministre libanais Ziad Baroud qui qualifie l’entreprise de hasardeuse ajoutant : mais quel courage aussi de vouloir braver les défis inhérents à la question libanaise.

Point de départ de l’essai : Taëf et ses accords qui ont bouleversé et causé l’échec du mode de gouvernance centrale.

C’est d’ailleurs pour cela que l’auteur souhaite refonder le système libanais et redéfinir ses mécanismes.

On pourrait dire qu’il est déjà trop tard pour si bien faire et que la situation de guerre civile qui règne toujours dans le pays et hante sa population vouent à l’échec toute formule de survie dans un pays allègrement volé, pillé et ruiné depuis plus de trois décennies. Par des chefs de guerre devenus leaders de parti, ministres et  qui sont en fait en fait les gardiens de cette caverne creusée dans la tourbe de la haine.

Alors que sous d’autres cieux leur sort aurait été l’exil, la détention ou pire encore…

Quel courage et quelle rage de survivre faut-il pour penser à des formules nouvelles dont le fédéralisme, la neutralité ou même une partition sur un fait accompli.

Il est vrai que de grands hommes tout le long de l’Histoire ont pu gérer le pire usant de leur génie et de leur imagination créatrice.

Le droit de rêver est porteur d’espoirs, d’échecs, de déceptions et, plus grave encore, de réveils mortifères…