LA CONFERENCE SUR LE PROCHE-ORIENT DIMANCHE A PARIS : LA FRANCE VEUT FAIRE AVANCER L A SOLUTION DES DEUX ETATS AVEC LE SOUTIEN DES 70 PAYS PRESENTS
Le Quai d’Orsay ne réagira pas aux propos hostiles des dirigeants israéliens
La conférence sur la « conférence sur le Proche Orient »qui se tiendra dimanche à Paris et (sans les Israéliens et les Palestiniens, son importance ont été évoquées hier à l’Elysée par le Président François Hollande devant les membres du corps diplomatique venus lui présenter les vœux traditionnels du Nouvel An.
Officieusement, cette rencontre dominicale – qui groupera dimanche au Quai d’Orsay plus de 70 représentants de pays (au niveau des ministres des affaires étrangères) et des organisations régionales et internationales – a été évoquée par des hauts responsables du Quai d’Orsay qui ont souligné l’importance de cet événement et en particulier ses répercussions sur le conflit israélo-palestinien dont le processus est bloqué depuis de longues années. Ils ont indiqué que le Président François Hollande s’adressera aux délégués présents en début d’après-midi.
Ces responsables, dont un ambassadeur de France, envoyé spécial du ministre Jean-Marc Ayrault, ont expliqué qu’en dépit du blocage actuel, l’ensemble de la communauté internationale et les plus hautes instances internationales appuient la solution des deux Etats (palestinien et israélien) et que la présence massive de responsables de 70 pays en apportera très probablement la preuve.
Ils ont rappelé que la diplomatie française œuvre depuis des années pour faire valoir cette solution, qui a convaincu la communauté internationale mais que d’autres conflits au Moyen Orient et une situation explosive sur le terrain ont gelée sans pour autant en atténuer le soutien.
Ces cadres du Quai d’Orsay ont rappelé que la formule des deux états a toujours été une priorité pour la France et que le ministre des Affaires étrangères et du développement international a effectué durant ces derniers mois une tournée dans la zone en crise où il a rencontré toutes les parties concernées. Cette tournée a apparemment infléchi la position qui avait été définie par l’ancien ministre, M. Laurent Fabius, qui avait affirmé, juste avant son départ, que si Israël rejetait cette solution, la France reconnaîtrait unilatéralement l’Etat palestinien.
En ce qui concerne le choix de la date de ces assises parisiennes, les responsables ont indiqué que le moment est propice à la suite d’un certain nombre de développement dont la dernière résolution de l’ONU reconnaissant l’existence d’une occupation israélienne (alors que tout le monde parlait de régions faisant l’objet d’un litige), la toute dernière reconnaissance de la Palestine par le Vatican, le récent discours très explicite dans ce sens du secrétaire d’Etat US, M. John Kerry qui sera d’ailleurs présent dimanche à Paris et divers autres signes favorables en provenance de divers pays qui seront représentés à la conférence de soutien à la solution des deux Etats.
Pourquoi maintenant, a dit un des responsables, parce qu’il nous semble réaliste de faire valoir la solution des deux Etats et de mobiliser la communauté internationale en faveur de cette solution malgré la détérioration sur le terrain dans les deux principaux pays concernés et l’ensemble de la région. Rejetant les reproches faits à la France selon lesquelles elle veut imposer sa solution à Israël et encourager les Palestiniens.
La solution de ces deux Etat ne se fera qu’avec le consentement des deux parties du conflit et la France ne fait que les inviter à reprendre confiance. Sans tenir compte des attaques israéliennes contre une partialité de Paris et de propos virulents anti-français tenus récemment par le chef de la diplomatie israélienne. Le seul commentaire entendu de la part d’un des diplomates français « On nous attribue un tas de complots inexistants » et M. Netanyahu parle d’imposture française »…
De source proche du Quai d’Orsay on apprenait hier également que M. Mahmoud Abbas qui est attendu samedi à Rome pourrait se trouver à Paris le lendemain.
Les responsables diplomatiques ont affirmé par ailleurs que les sociétés civiles israélienne et palestinienne expriment de plus en plus leur soutien à la solution des deux insistant sur l’importance de ce soutien malgré une conjoncture défavorable sur le terrain, à savoir la poursuite de la colonisation et les récents attentats terroristes. Les deux tiers des Israéliens et des Palestiniens seraient favorables à la solution prônée par la France et soutenue par la communauté internationale tout en éprouvant une grande frustration face à ce qui se passe chez eux.
Les responsables diplomatiques ont, en conclusion et en réponse à un certain nombre de questions, affirmé que la France, pays organisateur de la conférence de dimanche veut faire avancer son projet sans imposer « des paramètres préliminaires » et que chaque participant pourra s’exprimer , le tout étant destiné à être consigné dans un communiqué final à distribuer dimanche après midi au cours d’une conférence de presse.