Un des défis majeurs pour la droite républicaine est assurément de reconstruire un récit national susceptible de rassembler tous les Français, quels que soient leur origine, leur religion et leur statut social. La France ne peut en effet se résumer à être cet « archipel morcelé » si bien décrit par Jérôme Fourquet (L’archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée, Seuil, 2019). Face aux périls de la division et de la guerre civile annoncés par certains, il importe pour la droite républicaine et gaulliste de reconstruire un projet national reposant sur deux piliers fondamentaux : l’attachement profond à l’histoire et à la culture de la France et la dimension universelle de celle-ci.
On le sait, il n’existe pas d’histoire ou de culture monocolores ou univoques. L’histoire longue et l’archéologie ne cessent d’enseigner, au sujet de la Gaule comme pour d’autres civilisations, que les cultures sont nécessairement « métissées » et « plurielles ». Les phénomènes de peuplement sur un territoire sont pluriels et successifs et les processus d’influence culturelle, qui en résultent, nécessairement croisés. Dire cela, ce n’est en rien se placer du côté des « déboulonneurs de statues » ou des partisans d’une idéologie wokiste anti-nationale, mais c’est reconnaître un fait incontestable : l’histoire de notre pays est faîte d’apports nombreux et divers. Il ne peut être question de nier, dans ce schéma, la part « musulmane » de notre histoire et la rencontre sur le temps long de la France avec l’islam. Jacques Berque invitait ainsi la France à reconnaître sa part « d’islamité » comme élément participant de la communauté politique nationale. Vieille nation catholique, la France ne doit pas avoir peur d’assumer et de relire l’héritage issu de ses longues relations avec l’Empire ottoman et le monde arabe. LIEN VERS LA SUITE DE L’ARTICLE