LE FIGARO : Des robots patrouilleurs à Singapour suscitent des craintes sur une surveillance exacerbée

Singapour teste de nouveaux robots qui patrouillent dans les rues et réprimandent les habitants se livrant à des «comportements sociaux indésirables», ce qui suscite de nouvelles inquiétudes sur le respect de la vie privée dans la cité-État d’Asie du Sud-Est.

Figaro : Renaud Girard: «Peut-on empêcher une bombe iranienne?»Cette nouvelle arme vient s’ajouter à une panoplie déjà bien fournie de technologies de surveillance: l’île de Singapour dispose déjà d’un grand nombre de caméras de surveillance et de lampadaires équipés de technologie de reconnaissance faciale, permettant aux autorités de suivre les mouvements des résidents. Le gouvernement promeut depuis longtemps l’idée d’une «smart nation» hyperefficace et à la pointe de la technologie. Les militants estiment cependant que le droit à la vie privée est sacrifié et que les habitants n’ont pas assez de contrôle sur l’utilisation de leurs données. Singapour a souvent été critiqué pour réprimer les libertés civiles et sa population est habituée à de multiples contrôles mais il y a des signes d’un malaise grandissant face à des technologies intrusives.

Les robots sur roues patrouilleurs, dernière innovation singapourienne, sont dotés de sept caméras qui détectent des «comportements sociaux indésirables» et donnent des avertissements aux contrevenants. Fumer dans une zone non autorisée, mal garer son vélo ou ne pas respecter les règles de distanciation sociale liées au Covid-19, peuvent être autant de comportements mis à l’index.

Des robots justifiés par un manque de main d’œuvre

Le gouvernement défend son utilisation des robots, en expliquant qu’ils n’ont pas servi à identifier les contrevenants ou sévir contre eux pendant les tests, et qu’ils sont nécessaires à cause d’un manque de main-d’œuvre. «La population active diminue», souligne Ong Ka Hing, collaborateur de l’agence gouvernementale qui a développé les robots «Xavier» pour pouvoir mobiliser moins de policiers pour les patrouilles. LIRE LA SUITE