LA SYRIE AU CENTRE DE LA REPRISE DE L’ACTIVITE DIPLOMATIE FRANCAISE

WP1-Orient le Jour LA SYRIE AU CENTRE DE LA REPRISE DE L’ACTIVITE DIPLOMATIE FRANCAISE : Le chef de l’opposition syrienne, Riyad Hijab, reçu à l’Elysée et au Quai d’Orsay, Fabius condamne à nouveau le régime de Damas et dénonce ses atrocités

WP1-diplomatieLa diplomatie française a repris sa vitesse de croisière hier tant au Quai d’Orsay qu’à l’Elysée avec, à midi, le discours du ministre des A.E. M. Laurent Fabius lors de la cérémonie traditionnelle des vœux à la presse et l’audience accordée par le Président François Hollande à 14 heures à l’Elysée au coordonnateur du Haut comité de l’opposition syrienne, M. Riyad Hijab.

En fait la situation en Syrie figurait déjà en bonne place dans l’allocution du chef de la diplomatie qui a rappelé la position de la France tant à l’égard du problème syrien que par rapport aux résolutions de l’ONU qui doivent ouvrir à la voie à un cessez-le-feu puis à des pourparlers en vue d’un règlement du conflit.

De la condamnation des bombardements des populations civiles par les aviations syrienne et russe aux contours de la Syrie de demain et passant par l’exigence d’une  autorité de transition disposant de pouvoirs étendus comprenant celui de la Présidence de la République, M. Fabius a rappelé les exigences minimales de la France pour qu’une solution politique soit trouvée en Syrie avec le concours de la communauté internationale et dans le cadre des résolutions onusiennes. Qualifiant cette position française de ferme et juste, le chef de la diplomatie française a estimé qu’en tout état de cause il n’y a pas encore  de règlement en Syrie. Il a ajouté que la fermeté de la ligne politique de Paris s’applique aux liens avec l’Iran depuis la période des négociations jusqu’à la conclusion de l’accord nucléaire.

Fermeté également, a poursuivi M. Fabius, vis-à-vis de « Daech » et à l’égard de la conjoncture syro-irakienne. Il a indiqué qu’il venait de rencontrer le chef de l’opposition syrienne, M. Riad Hijab et qu’une similitude  de vues entre lui et son hôte été constatée, notamment sur la nécessité d’un arrêt des raids aériens contre les zones peuplées de civils et que le fait que « le régime de Damas ne saurait être celui de la Syrie de demain ».

Le discours de M. Fabius comprenait également, au chapitre du Moyen-Orient une attitude française favorable à la solution de deux Etats (israélien et palestinien).

La majeure partie de l’allocution du ministre des Affaires étrangères et du Développement économique portait sur la diplomatie française en 2015 sous quatre titres, à savoir un bilan de cette année « dramatique » faite de crises et d’espoirs, le déroulement et le succès de la conférence internationale (COP 21), la solution de la crise avec l’Iran et l’intervention française au Mali.

Pour 2016, le ministre a fixé quatre priorités : La sécurité et la paix, l’avenir de la planète, la conjoncture actuelle en Europe et le rayonnement de la France dans le monde.

RIAD HIJAB A L’ELYSEE : LA SYRIE ENCORE LA SYRIE

p010-4_165824_785874_largeLe président français recevant Riad Hijab à l’Élysée. Photo Jacques Demarthon/AFP pour l’Orient le Jour

Concertation franco-syrienne également en début d’après midi à l’Elysée entre le Président François Hollande et le leader de l’opposition syrienne, M. Riyad Hijab.

A l’issue de cette réunion, l’Elysée a fait paraître un communiqué indiquant que le « Président de la République a  souligné la nécessité de mettre en œuvre sans délai la résolution 2254 du Conseil de sécurité, adoptée en décembre dernier, qui appelle à la mise en place d’une transition politique en Syrie fondée sur le communiqué de Genève » rappelant, comme M. Fabius l’avait dit au Quai d’Orsay, que Bachar Al Assad ne saurait jouer un rôle dans la Syrie de demain.

Et le communiqué de poursuivre : « Le Président a rappelé le plein soutien de la France à la plateforme d’opposition de Riyad Hijab et s’est félicité de la pleine disposition de l’opposition syrienne à reprendre les négociations avec le régime syrien sur un ordre du jour précis.

Il a appelé à la mise en place de mesures humanitaires immédiates, en priorité dans les zones assiégées et notamment Madaya, et en vue de construire les conditions d’un cessez-le-feu crédible.

Enfin, le communiqué élyséen affirme que la volonté du régime syrien de négocier serait jugée à l’aune de la cessation de ses bombardements aveugles et de sa politique visant à affamer des villes entières, en violation flagrante du droit international.

En quittant le palais présidentiel, M. Riyad Hijab a déclaré aux journalistes qui l’attendaient dans la cour du palais que son entretien avec le Président Hollande a mis  en relief la similitude des vues de la France et de l’opposition syrienne sur les événements de Syrie, le processus de transition et l’avenir de la Syrie.

Il a longuement plaidé la cause de l’opposition face à la sauvagerie du régime affirmant lui aussi que le régime actuellement en place à Damas ne saurait être un partenaire pour gérer la Syrie de demain. Il a rejeté les exigences du régime et d’autres parties prenantes aux négociations sur la Syrie d’obtenir à l’avance les noms des membres de la délégation de l’opposition syrienne aux pourparlers. « Nous choisirons en toute indépendance et souveraineté nos délégués sans demander l’aval à qui que ce soit.

Hijab a rappelé les atrocités du régime qui, selon lui, est le « créateur de Daech et des autres groupements terroristes » ajoutant qu’aucune composante du régime actuel à Damas ne saurait faire partie de la solution et qu’en aucun cas « le peuple syrien n’accepterait que Assad, son régime ou n’importe que élément de celui-ci reste en place après tous les massacres et les crimes qu’ils ont commis. »