LA REALITE DE L’IRREVERSIBLE EXODE DES CHRETIENS

Chrétiens d'Orient en danger

WP1-Orient le JourLe périple  libano-syro-irakien de la « Chredo », des parlementaires et des ONG européens : LA REALITE DE L’IRREVERSIBLE EXODE DES CHRETIENS

La politique française critiquée par les députés

Logo ChredoLa délégation de la CHREDO (Coordination des chrétiens d’orient en danger) conduite par Patrick Karam qui vient d’effectuer un voyage en Irak, en Syrie et au Liban, a donné hier à la brasserie Noura, Place de Beyrouth, une conférence de presse pour diffuser son rapport de mission.

La délégation comprenait également sept parlementaires (députés et sénateurs) et des dirigeants d’associations d’ONG et d’institutions religieuses.

Ce périple a permis à la trentaine de participants de rencontrer au plus haut niveau tous les acteurs politiques, sociaux, religieux et sécuritaires en se gardant de rencontrer des responsables politiques syriens.

Il s’agissait par ailleurs de procéder à un état des lieux sur la  situation des chrétiens de la zone, de leur sécurité, de leurs biens et de leur patrimoine historique.

En prélude , à la présentation du rapport, les députés  Jean-Marie Tétart et  Guillaume Chevrollier  – qui étaient du voyage – ont pris la parole, devant un nombre impressionnant de journalistes, pour souligner l’importance de cette mission conduite dans trois pays qui connaissent une situation de crise, voire de guerre soulignant l’utilité des contacts sur place et des messages transmis et recueillis.

Ils ont exprimé réserves et  formulé deescritiques à l’égard de la politique officielle de la France invitant  les responsables français et européens à tenir compte de la réalité sur le terrain, notamment au chapitre de l’avenir des chrétiens et des autres minorités dans les trois pays visités.

  1. Patrick Karam et les dirigeants des autres organismes devaient parler à leur tour pour développer d’autres points de leur mission et formuler un certain nombre de remarques figurant au rapport.

En particulier les  pressions exercées  contre les chrétiens à divers degrés et selon les pays, le fait que les communautés chrétiennes déplacées ou réfugiées ne veulent pas vivre dans des camps tout en acceptant des aides fournies dans des conditions tenant compte de leur dignité et aussi des chiffres  alarmants sur l’exode des  chrétiens,  en Irak notamment.

Alarmants également sont les déclarations de chrétiens désireux de quitter les pays du Levant  pour se faire une nouvelle vie et assurer, disent-ils, l’avenir de leurs enfants en Europe ou le continent américain.

Sur la Syrie, le rapport – aussi bien que les déclarations des participants au voyage – souligne le soutien des communautés chrétiennes au régime de Damas qui assure, disent-ils leur sécurité malgré tout et leur garantit leur liberté de culte. Tout en reconnaissant  que tous les Syriens paient un lourd tribut à la guerre et que les chrétiens sont plus vulnérables du fait qu’ils ne sont pas armés.

Chiffres inquiétants de la situation des chrétiens dans des villes syrienne telles que Kessab, Kamichli ; Alep et des villages de la région de Lattaquié.

A l’heure des questions-réponses, rien de réjouissant non plus tant le tableau est sombre. Les trois pays de l’ancien Levant sont bel et bien dans une guerre dont on ne voit pas l’issue et qui a de ce fait besoin d’une plus grande attention de la part des pays européens et en premier lieu la France.

Que se passera-t-il au niveau des gouvernements en matière de politique étrangère ? Pas grand-chose, peut-on conclure.

Encore que sur le plan humanitaire, des actes et initiatives existent. Mais dans le cas des chrétiens, il est demandé plus, à savoir des interventions visant à assurer avenir là où ils sont nés plutôt que de les encourager à partir.