
Alors que la trois fois sainte fumée blanche marquait à Rome l’avènement du premier Pape américain, une fumée plutôt grise planait sur Moscou où Vladimir Poutine recevait Xi Jinping pour annoncer que leurs pays développent des liens dans l’intérêt des deux peuples « contre qui que ce soit ».
L’hôte chinois renchérissait en affirmant que l’entente entre les deux pays est de nature à «injecter de l’énergie positive dans un monde en crise » critiquant par ailleurs la « tendance à l’unilatéralisme » et le « harcèlement hégémonique en pleine guerre lancée par Donald Trump contre la Chine.
Présage et affirmation d’une lutte acharnée entre les deux plus grandes puissances d’Europe et d’Asie d’une part et le tandem euro-américain d’autre part. Ce tandem que vient de renforcer l’annonce d’un accord de libre-échange entre Washington et Londres.
C’est clair et net. Ce n’est plus l’UE contre la Russie face à l’alliance feutrée sino-russe mais une solide coalition entre les héritiers des empires du Tsar et du Milieu face au reste de la planète. Avec un tiers monde redéfini qui peut et pourra toujours se manifester.
Confirmation et pérennisation d’une alliance sino-russe ou simple réaction au triomphalisme clamé par les USA ?
Il faudra attendre encore pour évaluer les potentialités des deux nouveaux blocs mais on peut déjà affirmer que les économies du premier pourraient menacer l’hégémonie du dollar pour le remplacer par une autre devise universelle.
Le billet vert résistera-t-il aux assauts d’une nouvelle monnaie unique ?
Quoiqu’il en soit, les 8 et 9 mai 2025 devraient présager d’une ère confrontation pacifique où la fumée de Rome viendrait éclaircir celle de Moscou.
E.M.