Elysée : Discours du Président de la République à l’occasion de la présentation du Plan France 2030

Service presse Elysée :Communiqué - Décès de Pierre Cardin

Monsieur le Premier ministre, Mesdames Messieurs les ministres, Monsieur le haut-commissaire au plan, Mesdames Messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs en vos grades et qualité, chers amis, merci d’être aujourd’hui à l’Elysée pour ce moment un peu particulier.

D’abord parce qu’on va essayer de se projeter loin dans un moment où beaucoup nous concourent en quelque sorte à nous faire regarder à côté. Et je pense que c’est d’abord une bonne vertu personnelle, mentale, et c’est aussi très bon pour un pays comme le nôtre. Merci, parce qu’à travers vos 5 prises de paroles, vous avez illustré des convictions qui sont vos convictions personnelles. Mais vous avez un peu aussi rendu compte de tout le travail qui a été fait par celles et ceux, vous en êtes les contributrices et contributeurs dans cette salle, qui ont préparé depuis des mois cette stratégie, ce travail collectif et donc étudiantes et étudiants, chercheuses, chercheurs, universitaires, responsables d’organisations, de branches professionnelles, syndicales, entrepreneuses, entrepreneurs, investisseurs, parlementaires et évidemment, les ministres qui ont piloté ce travail, et je vous en remercie avec l’ensemble des grands organismes de recherche et de notre politique économique et industrielle.

Ce que je vais essayer ici, ce dont je vais essayer de rendre compte, est un peu le fruit de votre travail collectif, de notre travail collectif comme nation. Nous sommes confrontés à des défis qui ne sont pas neufs. On les voit poindre depuis maintenant quelques décennies. Ils sont en train de se consolider, de se raffermir et ils ont en quelque sorte présidé à ce que la France comme l’Europe ont fait ces dernières années, ce qui porte notre conviction collective et ce qui a été encore raffermi et conforté pendant la crise. Et que le rapport d’ailleurs, que j’avais commandé il y a quelques mois à messieurs BLANCHARD et TIROLE avec un collectif d’économistes, a pu confirmer. Donc, la planète est confrontée à quelques grands défis inédits dans leur concentration et leur convergence.

Un premier grand défi, vous l’avez tous rappelé, je crois que maintenant, il y a un consensus sur ce sujet, c’est évidemment le défi climatique, environnemental, c’est-à-dire le problème à la fois des dérèglements climatiques et de la raréfaction de la biodiversité. C’est un défi profond qui change évidemment nos moyens de produire, de produire d’abord de l’énergie, de faire de l’industrie, de nous déplacer, de consommer, de nous alimenter et donc qui nous conduit à complètement repenser nos modes d’organisation collective. Pour autant, il faut continuer à faire tout ce que je viens de dire, c’est une évidence. Et il faut d’autant plus le faire que la planète, elle, continue à grandir.

Le deuxième grand défi, il a été aussi éclairé par le plan dans un rapport récent, c’est le défi démographique. Il est colossal. C’était souvent, et ça a été ces dernières décennies, un peu un impensé de nos politiques publiques. Mais ce défi démographique, il a plusieurs composantes. C’est d’abord l’augmentation du nombre d’habitants sur la planète. Je ne veux pas ici reconvoquer des thèses malthusiennes qu’on connaît depuis longtemps, mais c’est un fait, quand on a de la ressource naturelle qui se raréfie, d’attention sur différents sujets et différents écosystèmes, on a une planète dont la population croît, mais elle croît, si je puis dire, très différemment. Et donc, nos sociétés sont confrontées à un vieillissement démographique et dans beaucoup de nos pays, même si la France a longtemps mieux résisté que d’autres à une chute de sa natalité et, à l’inverse, à une explosion démographique dans d’autres pays et donc à la pression des grandes migrations. Ces deux grands défis, d’ailleurs, se renforcent l’un l’autre, car les défis migratoires trouvent aussi leur source dans les déséquilibres climatiques que certaines régions connaissent aujourd’hui. Tout cela se tient. Mais ce deuxième défi démographique est très important, ce qui le déstabilise là aussi, nos modes d’organisation en société, le temps que nous passons au travail par rapport au temps que nous passons à nous former, puis à vivre plus âgés ensuite, et essayer de vieillir dans les meilleures conditions possibles, le mode de financement de nos modèles sociaux, etc., etc. Et il crée beaucoup de tensions aussi entre différentes régions du monde par les migrations. LIRE L’INTEGRALITE DU DISCOURS