Crise Berlin-Rabat : pourquoi l’Allemagne irrite tant le Maroc

Crise Berlin-Rabat : pourquoi l’Allemagne irrite tant le Maroc
La chancelière allemande Angela Merkel accueille le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita à Berlin en novembre 2019 (AFP)

Middle East EyeSahara occidental, négociations sur la Libye, activité des fondations allemandes… Alors que Rabat a décidé de « suspendre tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc, les médias marocains évoquent « un cumul de faux pas ».

La lettre n’était pas destinée à être diffusée mais elle a pourtant été divulguée dans plusieurs médias marocains.

Dimanche, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a ainsi détaillé dans un courrier au chef du gouvernement Saâdeddine el-Othmani la décision de Rabat de « suspendre tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc, en raison de « malentendus profonds » avec Berlin sur différents dossiers, dont la question du Sahara occidental.

Tous les « départements ministériels sont priés de suspendre tout contact, interaction ou action aussi bien avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés », indique ce courrier officiel.

« Le ministère des Affaires étrangères a également pris la décision de suspendre tout contact ou démarche avec l’ambassade », poursuit la lettre, évoquant de « profonds malentendus » avec l’Allemagne au « sujet de questions fondamentales pour le Maroc.

« Le Maroc souhaite préserver sa relation avec l’Allemagne, mais c’est une forme d’alerte exprimant un malaise sur de nombreuses questions », a confirmé à l’AFP un haut responsable du ministère des Affaires étrangères joint lundi soir. « Il n’y aura pas de contact tant que des réponses ne seront pas apportées sur différentes questions qui ont été posées », a-t-il souligné.

Quels sont ces points de friction ?

La position allemande sur le Sahara occidental

Selon le haut responsable des Affaires étrangères, la position de l’Allemagne sur le Sahara occidental serait au cœur de ces tensions.

Berlin, « drapé derrière la formule diplomatique consacrée de la ‘’solution politique juste, durable et acceptée entre les deux parties sous les auspices des Nations unies’’ », comme le rappelle le site marocain Yabiladi, n’a pas caché ses réserves sur la décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange d’une normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

LIRE LA SUITE