Courrier International : “Antigone beyrouthine” dessine son mal du Liban

Chaque lundi, Courrier international vous invite à découvrir une influenceuse ou un influenceur : Antigone beyrouthine. Sous ce pseudonyme, une dessinatrice franco-libanaise qui prend la plume et le crayon pour raconter les plaies du pays du Cèdre.

“Le 4 août, Beyrouth giclait, et ma moitié de sang libanais avec.” L’Orient-Le Jour cite le travail de la dessinatrice Antigone beyrouthine, telle qu’elle s’est fait connaître sur Instagram. Elle fait ici référence à l’explosion qui a ravagé la capitale à cette date, en 2020. “Ces mots, postés sous un dessin représentant le port [de la ville] transformé en un amas de métal fumant, donnent le ton – forcément tragique” du projet de l’artiste, détaille le quotidien libanais.

Âgée de 27 ans et vivant en France, l’autrice propose au journaliste qui l’interroge de l’appeler Mariam et préfère conserver l’anonymat. C’est une “véritable passionnée de peinture et de théâtre (elle dessine depuis toujours et a fait trois ans au cours Florent)”, qui travaille le format numérique, avec une tablette, nous renseigne le quotidien. Reviennent régulièrement dans ses planches la question de l’identité libanaise et le mot thawra, la “révolution”, au sujet du vaste mouvement de contestation du pouvoir en place, lancé fin 2019.

C’est une interrogation, après la catastrophe du 4 août 2020, qui l’a poussée à se lancer et à alimenter ce compte sur le réseau social.

Pourquoi suis-je habitée par ce désarroi qui frôle le traumatisme, alors que je n’étais pas sur place et que mon lien avec ce pays est un peu lointain, n’y ayant jamais vraiment vécu, en dehors des périodes de vacances et de six mois de stage ?”

Un deuil et une révolte par le dessin

Comme l’explique dans son édition française le site Middle East Eye, une loi du pays du Cèdre (héritée, d’ailleurs, de l’époque du mandat colonial français) empêche Mariam d’accéder à la nationalité libanaise, transmise uniquement par le père et non par la mère. Il en faudrait plus pour empêcher la dessinatrice de se revendiquer pleinement franco-libanaise. LIRE LA SUITE