BDL : le Fonds Cedar Oxygen- un fonds indépendant d’impact pour le financement industriel au Liban sera lancé fin juillet

BDL : le Fonds Cedar Oxygen- un fonds indépendant d’impact pour le financement industriel au Liban sera lancé fin juillet

Beyrouth, Liban – Suite à l’annonce de la Banque du Liban (BDL) en mars dernier en accord avec le Premier ministre Hassan Diab et le ministre de l’Industrie Imad Hoballah, et sur la base d’une collaboration avec la BDL et les banques Libanaises, le Fonds Cedar Oxygen- un fonds indépendant d’impact pour le financement industriel au Liban, d’une valeur de 175 millions de dollars- sera lancé fin juillet pour trouver urgemment des solutions de financement industriel dédiées aux industries manufacturières libanaises, ce qui aura un impact positif sur l’économie et la société libanaises.    

Toutefois comme nous le savons tous, l’accès aux devises étrangères et aux facilités de paiement internationales a malheureusement été sévèrement affecté et limité par la déstabilisation actuelle qui touche le gouvernement libanais et les fondements économiques du pays, accès d’autant plus exacerbé par la pandémie du coronavirus.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, considère que « le soutien du secteur industriel à travers le Fonds Cedar Oxygen aidera à stabiliser l’économie, à impliquer dans ce processus les banques locales subissant un resserrement du crédit, stabiliser ainsi le secteur bancaire et enfin attirer les investissements étrangers au Liban. Cedar Oxygen travaillera en partenariat avec certaines banques alpha libanaises qui utiliseront leur connaissance approfondie du marché pour identifier les industriels libanais éligibles au financement, en fonction des critères de Cedar Oxygen. Cette connaissance du marché local, à laquelle s’ajoutent la plate-forme de Cedar Oxygen et l’accès à un cofinancement potentiel par le biais des meilleurs prestataires de services internationaux et d’un réseau international de groupements d’institutions et de gestionnaires d’actifs, amélioreront les pratiques et normes de financement commercial au Liban. »   

Selon Alexandre J. Harkous, le PDG de Cedar Oxygen, « nous avons besoin d’industries manufacturières de toutes tailles pour relever les défis sociaux actuels. C’est un moment critique et nous devons nous unir pour empêcher l’effondrement total du Liban ». Il estime que «si l’empreinte européenne et la portée mondiale de Cedar Oxygen jouent un rôle primordial pour nous permettre de gérer notre portefeuille d’emprunteurs libanais, grands et petits, les industriels libanais eux-mêmes jouent un rôle tout aussi important qui favorise le changement dans l’économie réelle et la société libanaise. »

Il est également important de souligner que le Fonds Cedar Oxygen est géré selon des procédures de gouvernance bien établies au niveau international applicables aux véhicules de titrisation sous la loi luxembourgeoise, et qu’il adopte des critères d’investissement et de gestion des risques conçus pour générer des rendements suffisants aux investisseurs, tout en protégeant leur capital.  

En général, les facilités de prêt de Cedar Oxygen sont des créances garanties à court terme, avec des limites sur les montants accordés à un seul emprunteur et à des catégories d’emprunteurs. Nombreuses sont les raisons émotionnelles qui poussent à soutenir le Liban. L’équipe fondatrice de Cedar Oxygen, formée d’entrepreneurs et financiers libanais expatriés nés au pays du Cèdre, partage ces mêmes raisons avec tous ceux qui aiment le Liban et s’en soucient. Toutefois, cet effort de revitalisation de l’économie n’aboutira que par une adhésion rigoureuse à des pratiques commerciales saines, et par le soutien et la participation de toutes les parties économiques concernées, industriels et banquiers. En effet, la participation active des exportateurs libanais est cruciale pour soutenir le Liban, sa société, son industrie, sa balance des paiements et ses perspectives de prospérité. 

Le Fonds Cedar Oxygen financera les entreprises qui achètent des matières premières à l’international pour produire et vendre localement des produits finis essentiels et des produits durables, dans le but de relever les défis sociétaux ci-dessous :

  • Le Développement de la main-d’œuvre – des solutions qui augmentent les capacités de production et, par conséquent, les opportunités d’emploi dans l’économie réelle.
  • La Capacité financière – des solutions qui améliorent l’accès au système financier.
  • Les Prestations de santé et sociales – des solutions qui améliorent le pouvoir d’achat des individus et, par conséquent, leur mode de vie, grâce à l’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux produits durables.

Le Fonds utilisera son propre seed capital et un engagement d’ancrage de la BDL de 175 millions de dollars, ainsi qu’un montant de 100 millions de dollars comme garantie de premières pertes. La taille-cible minimale du Fonds sera de 750 millions de dollars, sachant que les pourparlers entre l’équipe de Cedar Oxygen et d’éminentes institutions de financement du développement ayant des liens et engagements historiques avec le Liban, sont désormais à un stade avancé.  

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) adoptés par Cedar Oxygen incluent la mise en œuvre d’un modèle d’affaires qui apporte une valeur ajoutée à la société grâce à ses offres de produits. Le Fonds s’appuiera sur ses efforts initiaux afin de réaliser des rendements financiers qui seront à leur tour réinvestis pour financer les industriels libanais, tout en ayant un impact sociétal positif. Cedar Oxygen jouit d’une grande expertise dans les domaines prioritaires précités grâce à ses transactions commerciales, à ses propres opérations et à la mission qu’il porte.  


Cedar Oxygen sera lancé à la fin du mois par Magaly ABBOUD

Attendu par les industriels depuis mars et l’annonce du gouverneur de la banque du Liban (BDL), Riad Salamé, le fonds Cedar Oxygen a obtenu cette semaine le feu vert des autorités luxembourgeoises pour être lancé fin juillet. Ce fonds octroie des crédits aux industriels libanais afin de financer leurs importations de matières premières. Au Liban, les industriels souffrent en effet des restrictions bancaires sur les retraits et les transferts à l’étranger mises en place par les banques depuis la fin de l’été 2019, en marge de la crise économique et financière que traverse le Liban depuis des mois. Sans oublier la dépréciation de la livre libanaise (hier, le taux de change dollar/livre libanaise s’établissait, sur le marché noir, à 7 900 livres à l’achat et 8 400 livres à la vente selon le site Lebaneselira.org, alors que le taux officiel est de 1 507,5 livres). LIRE LA SUITE