L’édito d’Elias Masboungi : LIBAN : LE « PLOUF » DE LA PLACE DE l’ETOILE….

Parmi les qualificatifs de la presse pour désigner la fausse élection présidentielle libanaise de ce 29 juillet, nous avons préféré le terme le moins dur : « Plouf »….

Le 29 juillet donc et pour respecter le délai constitutionnel, les députés de la nation sont allés sans empressement au siège de l’Assemblée, place de l’Etoile et pour cause.

Personne ne s’attendait à voir une fumée blanche – à moins d’un nuage émanant de quelque poubelle proche – annonciatrice de l’avènement d’un sauveur.

La tradition qui l’emporte souvent sur les textes constitutionnels veut que depuis l’indépendance le Président, voulu maronite par le mandat français pour rassurer les chrétiens, a toujours été « proposé et imposé » par les pays voisins et moins voisins Cela ne choquait personne sinon quelques élites qui croyaient à l’avènement d’une véritable nation.

Depuis l’élection à la magistrature suprême du général Fouad Chéhab, au lendemain d’une insurrection qui a scindé le pays en deux, d’autres chefs de l’armée ont été élus pratiquement à l’unanimité. Obéissant à ce que l’on qualifie aujourd’hui sans la moindre pudeur : « le mot d’ordre ». 

Ainsi ces « conseils » nous ont donné (sans citer les assassinés avant leur investiture) les présidents Emile Lahoud, Michel Sleiman et Michel Aoun.

Jamais deux sans trois. Pourrions-nous dire aujourd’hui « Jamais trois sans quatre »…

La séance d’essai du 29 juillet, la vaine recherche d’un consensus et la situation catastrophique actuelle pourraient inciter nos pays amis proches et lointains de prononcer en dernière minute le nom du sauveur.

Serait-il encore le général en chef ?

Il faut l’espérer pour ne pas voir notre pays rayé de la carte du fait d’un vide constitutionnel prolongé.

Mais il faudra doter l’armée libanaise d’une aide en matériel et en armement pour qu’elle reste unie et faire face aux forces du mal de l’intérieur et de l‘extérieur avec des moyens conséquents.  

« La Garde espoir suprême et suprême pensée » écrivait Victor Hugo dans « Waterloo ».

On peut le citer aujourd’hui en espérant que ce pari ne nous mènera pas à la débâche de l’Empereur.