Jacques Chirac, l’ami du Liban par Elias Masboungi

JACQUES CHIRAC, L’AMI DU LIBAN

 

Par Elie MASBOUNGI

Jacques Chirac, l’ami du Liban et des Libanais.

Nous avons vécu et senti ce qui pour les autres était un simple slogan.

Nous, c’est  ce petit groupe de correspondants libanais accrédités en France, représentant également de prestigieux médias arabes.

A chaque occasion et durant tout son mandat, son visage s’éclairait d’un sourire, d’un clin d’œil dès qu’il voyait l’un de nous.

Même parmi la foule des grandes réceptions ou des conférences de presse de l’Elysée ou lors des voyages présidentiels à l’étranger.

Il venait vers nous ou nous invitait d’un geste discret à l’approcher. Il nous reconnaissait de loin et nous appelait par nos prénoms, noms ou par le titre de notre journal. Il se sentait bien avec nous et ne manquait pas de nous le faire sentir.

Où est donc passée Randa (Takieddine) ? Je n’ai pas vu Michel (Bounajem) nous demandait-il.

Il ne manquait pas de nous donner de précieuses infos au grand dam de ses conseillers  ou, parfois, sous leur regard bienveillant…

Un de ses gestes d’amitié nous a valu un « CHIRAC A L’ORIENT LE JOUR » en première page. Quelques phrases lancées, en me prenant par le bras, sur une conférence à Helsinki où s’étaient réunis des pays donateurs, en prélude aux conférences « Paris I » et « Paris II ». Pour me dire que, contrairement à certaines informations de presse, l’aide internationale au Liban serait massive et que ses contacts à ce sujet sont plus qu’encourageants.

Je laisse à mes confrères le soin d’évoquer les mille et une facettes de l’affection de Jacques Chirac pour le Liban, me contentant de ces quelques lignes en signe d’hommage au Grand Président qu’il fut.


Mort de Jacques Chirac : « Je lui dois probablement la vie », affirme George Malbrunot

Photo d’archives AFP/Pierre Verdy

Le journaliste George Malbrunot, ex-otage en Irak, a rendu hommage à l’ancien président français Jacques Chirac, décédé jeudi, en soulignant qu’il lui devait « probablement la vie ».

« Hommage et respect à Jacques Chirac qui vient de mourir », a tweeté le grand reporter du quotidien Le Figaro. « Il restera dans l’histoire comme celui, clairvoyant, qui a su dire non à la folle aventure américaine en Irak en 2003. A titre personnel, je lui dois probablement la vie ». LIRE LA SUITE


Chirac et le Liban en quelques dates

L’ancien président français Jacques Chirac est mort jeudi matin à l’âge de 86 ans. Cette figure majeure de la droite française entretenait des liens très serrés avec l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Retour sur les grandes dates qui ont marqué les relations d’amitié et de solidarité entre le pays du Cèdre et la France sous Jacques Chirac.

 


Chirac, la gauche dans la droite

La lettre politique de Laurent Joffrin

En apparence, tout le monde connaissait Chirac. Personne en fait. L’homme politique le plus célèbre de France, qui recueille à sa mort des hommages émus, qui suscite, lui qui n’était pas un tendre, une sorte de tendresse nationale, restait un mystère pour l’opinion, pour ses pairs et pour les commentateurs.

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C’était un lutteur aux failles secrètes, un élu cynique mais chaleureux, un sabreur pétri d’humanité, dont le masque rugueux de raide combattant cachait un détachement philosophique et une sollicitude que les Français avaient fini par comprendre, pour lui accorder, après la bataille, une popularité complice. Il y avait là une part de comédie. «On croit que c’est un homme gentil et pas très intelligent, disait un adversaire, en fait c’est tout le contraire.» Un oxymore sur longues jambes, avec sa part d’humanité qui a fini par dominer cette figure d’ambitieux sans état d’âme, de président énergique et aboulique à la fois.

Son bilan est mince en regard des enjeux du pays. Quelques réformes, une navigation à la godille pour faire franchir au pays le cap du millénaire, une présidence défensive, qui tente de maintenir l’unité française, qui voit le chômage progresser inexorablement, qui accompagne la lente désagrégation européenne et s’essaie à faire bonne figure sur la scène internationale. Le candidat infatigable dans l’assaut devient au pouvoir un chef d’Etat prudent, louvoyant, parfois léthargique, embringué dans les affaires et seulement protégé par son statut, qui se méfie par expérience des sautes d’humeur de l’opinion.

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La clé de ce mystère est peut-être dans ses convictions politiques, parfaitement contradictoires, énigmatiques au bout du compte : il restera dans l’histoire comme un homme de droite dont les gestes les plus forts ont été ceux qui plaisaient à la gauche. Comme si ce conservateur souvent agressif trouvait sa vérité dans les symboles du camp adverse, comme si cet anti-soixante-huitard avait mieux compris que d’autres la mentalité progressiste.

A côté de mesures solidement de droite, Chirac a voté l’abolition de la peine de mort, soutenu Simone Veil dans la bataille de l’IVG, refusé toute alliance avec le FN, dénoncé l’intolérance et le racisme du parti d’extrême droite, reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs, alerté l’opinion mondiale contre les dangers du réchauffement climatique, introduit dans la Constitution le principe de précaution, refusé au grand dam des Etats-Unis la folle guerre d’Irak. Chirac avait commencé sa vie de citoyen à gauche, quand il était étudiant. Il a suivi les rails du conservatisme le reste de sa vie, mais peut-être en gardait-il un regret intérieur. Ou encore, au-delà des calculs électoraux, son détachement de passionné d’antiquités l’a-t-il affranchi des conventions de son