« Les tentatives de semer la discorde, alors qu’un accord sur cette résolution est activement en négociations, ont des conséquences graves, tangibles, et totalement évitables pour les Palestiniens à Gaza, a indiqué dans un communiqué un porte-parole de la mission américaine à l’ONU. Le cessez-le-feu est fragile et nous appelons le Conseil à s’unir et à avancer pour garantir la paix tant nécessaire », a-t-il ajouté, évoquant une « occasion historique d’ouvrir la voie à une paix durable au Moyen-Orient en soutenant cette résolution ».
L’avenir de Gaza continue de se discuter aux Nations unies. Les États-Unis ont appelé, jeudi 13 novembre, le Conseil de sécurité à « s’unir » pour adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump. Mais malgré plusieurs modifications, le texte reste problématique pour certains membres du Conseil, alors que sur le terrain, la mise en pratique est toute aussi compliquée.
La semaine dernière, les Américains ont officiellement commencé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui « endosse » le plan du président américain ayant permis la mise en place le 10 octobre d’un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien.
La troisième version du texte « salue » toujours la mise en place d’un « comité de paix » censé être présidé par Donald Trump. Ce comité est censé superviser le gouvernement de transition à Gaza. Plusieurs pays de la région ont pourtant catégoriquement refusé que Gaza soit mise sous tutelle. Il autorise aussi le déploiement d’une « force internationale de stabilisation ».
Sur ce point-là, les volontaires se font rares et certains comme la Turquie sont rejetés par Israël. Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies s’inquiètent sur l’absence de mécanisme de surveillance de cette force. En effet, cette force ne sera pas placée sous l’autorité des Nations unies.
Vers « une autodétermination palestinienne » ?
Contrairement aux versions précédentes, le nouveau texte évoque l’avenir d’un possible État palestinien. Après la réforme de l’Autorité palestinienne et l’avancée de la reconstruction de Gaza, « les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’État », dit le texte, assurant que les États-Unis mettront en place un « dialogue entre Israël et les Palestiniens » pour parvenir à un accord sur « un horizon politique vers une coexistence pacifique et prospère »
Comme à chaque précédent cessez-le-feu, c’est la pérennisation de la paix qui bloque. La première phase, conclue en octobre, a permis la libération de 44 otages et d’environ 2 000 détenus palestiniens, ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire. Mais sur le terrain, la situation reste explosive.
Face au vide institutionnel, le Hamas s’est redéployé sur les zones évacuées par Israël. Les troupes israéliennes restent au contrôle de la moitié de Gaza et les pays arabes craignent une partition de facto de l’enclave.
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