RFI – Iran : importante manifestation à Ispahan après l’assèchement de la rivière Zayandeh Roud

Manifestation à Ispahan, dans le centre de l'Iran, après l'assèchement de la rivière en raison de la sécheresse et du détournement de ce cours d'eau. Ce rassemblent massif a attiré des agriculteurs mais aussi d'autres personnes de toute la province. Le plus important regroupement depuis le début des manifestations le 9 novembre. Ispahan, 19 novembre 2021. © Fatmeh Nasr / ISNA / AFP

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce vendredi 19 novembre 2021 à Ispahan, la ville historique de l’Iran, contre la pénurie de l’eau agricole due à la sécheresse et à l’assèchement d’une rivière emblématique située dans le centre du pays.

Sur les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir une foule énorme rassemblée dans le lit de la rivière Zayandeh Roud, qui traverse la ville d’Ispahan.

Les paysans de la région ont installé des tentes dans le lit asséché de la rivière. Les manifestants ont lancé des slogans contre les autorités du pays.

Depuis deux décennies, le fleuve de la capitale de l’ancienne Perse avait des problèmes, mais cette année, la situation s’est aggravée avec une sécheresse sans précédent depuis cinquante ans.

En plus de la sécheresse qui frappe l’Iran, une partie de l’eau de cette rivière est envoyée en amont vers d’autres régions du sud du pays. Ce qui accentue la colère des manifestants et des paysans, qui n’ont pas d’eau pour leur culture cet automne.

Le changement climatique touche de plein fouet l’Iran. Selon les autorités, les réserves des barrages construits en amont sont très limitées et il y a de l’eau seulement pour deux mois.

Des manifestations identiques ont eu lieu en juillet dernier dans la province du Khouzistan et l’intervention des forces de l’ordre a fait plusieurs morts à l’époque.

Le président Raïssi a promis de résoudre le problème d’Ispahan. Cependant, les autorités ont peu de moyens face à une sécheresse sans précédent qui touche toutes les provinces du sud, mais aussi du nord-est du pays. En effet, les précipitations ont baissé de 50% cette année.

Les experts prévoient une aggravation de la situation dans les prochaines années, avec des conflits sociaux, mais aussi des déplacements de la population des régions du sud vers le nord, moins affectée par la sécheresse. LIEN VERS L’ARTICLE