Eclaireur ou simple connaisseur du terrain : PAOLI A BEYROUTH POUR PREPARER LA VISITE DE JEAN-MARC AYRAULT (FIXEE AU 15 JUILLET)
Patrice Paoli, directeur de la cellule de crise au Quai d’Orsay se rendra incessamment à Beyrouth dans le cadre des préparatifs de la visite au Liban (le 15 juillet) de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du développement international, visite annoncée au lendemain du récent voyage au pays du cèdre du Président François Hollande.
L’ancien ambassadeur de France est chargé de déblayer le terrain et d’effectuer un travail de mise au point au niveau de l’aide française aux réfugiés syriens avant l’arrivée du chef de la diplomatie française qui pourrait annoncer concrètement et en détail l’aide française, après ses rencontres avec les hauts responsables libanais.
Paoli pourrait également évoquer avec les responsables libanais qu’il rencontrera des questions politiques et des sujets portant sur la coopération franco-libanaise aux plans économique et culturel.
Pour ce qui est de la mission libanaise du ministre Jean-Marc Ayrault, elle consistera à reprendre les pourparlers entamés à Beyrouth par le Chef de l’Etat français dans divers domaines en commençant par la crise politique qui s’aggrave avec le temps (vacance présidentielle, démissions de membres du gouvernement, dangers d’un regain de violence du fait de la guerre en Syrie et des sanctions bancaires américaines touchant une centaine de personnes et d’institutions libanaises etc …)
Dans les cercles diplomatiques français, on se montre réaliste et mesuré quant aux moyens et à la capacité de la France à aide concrètement le Liban pour l’aider à régler sa crise politique interne tout en affirmant qu’au plan de l’aide humanitaire Paris peut non seulement aider le gouvernement libanais à supporter la lourde présence des réfugiés syriens mais aussi entraîner l’Europe dans un mouvement de solidarité plus ample et plus concret avec le Liban.
« La guerre en Syrie, attendons encore dix ans »
Pour ce qui est des effets pervers de la guerre en Syrie sur le Liban, une courte phrase d’un haut responsable russe venu à Paris pour la récente conférence sur la reprise du processus de paix israélo-palestinien a retenu l’attention d’un diplomate arabe accrédité en France. Parlant de l’éventualité de la fin de la guerre en Syrie, le responsable russe aurait dit textuellement « Attendons encore une dizaine d’années »….
Ce qui n’est pas fait pour rassurer les Libanais qui estiment que l’avenir du Liban dépendra de l’issue de la crise syrienne. Et même les autres tant les conséquences du drame syrien sur la conjoncture libanaise sont lourdes et paralysantes pour le pouvoir libanais.
Ceci étant, il faudra, estime un homme politique français, rencontré hier par hasard, que les Libanais tempèrent leurs espoirs quant à une concrétisation du soutien politique de Paris et qu’ils prennent conscience des limites des moyens dont dispose la diplomatie française pour concrétiser sa solidarité avec le Liban dans un proche avenir.
Sinon, ajoute cette personnalité politique, intensifier les conseils français aux responsables libanais de tous bords et user de toute l’influence des responsables parisiens aux Libanais pour qu’ils parviennent, sinon à une entente, du moins à une plateforme commune pour engager le processus de sauvetage de leur pays sans attendre une aide extérieure déterminante.