Orient XXI : « La Loi de Téhéran ». Une plongée haletante dans l’univers de la drogue en Iran par Marmar Kabir

Le trafic de drogue, notamment de crack dont l’usage est massif en Iran, est au cœur du film iranien de Saeed Roustayi.

Par Marmar Kabir : Statisticienne et traductrice pour Le Monde diplomatique en persan.

Orient XXICe thriller aux dimensions de tragédie antique voit s’affronter un flic au bout du rouleau et un caïd se croyant invincible sur fond de misère, de corruption et de galères familiales.

Les deux personnages principaux de La loi de Téhéran, le deuxième film de l’Iranien Saeed Roustayi sont aussi contrastés qu’intelligents. Incarnés par Peyman Moadi et Navid Mohammadzadeh, le policier Samad et le trafiquant de drogue Nasser vont s’affronter dans une traque mortelle. Mais Nasser le « baron » du trafic de crack est aussi profondément attaché à sa famille, veut la sortir de la pauvreté, s’occuper de l’éducation de ses neveux et s’avère un homme délicat avec son ancien amour. Tandis que le flic Samad rêve d’échapper à l’enfer provoqué par la toxicomanie galopante d’immenses pans de la société iranienne, afin de retrouver une vie familiale apaisée.

Au début du film, un petit dealer pourchassé par un flic dans un quartier populaire du sud de Téhéran tombe dans une fosse et est accidentellement recouvert de terre par une pelleteuse. Cette scène dure évoque symboliquement ces parias urbains et anonymes de l’Iran actuel, enterrés dans l’absurdité des aléas de la vie, alors que le grand trafiquant pourrait s’en sortir grâce à un système corrompu. LIRE LA SUITE