
Ce n’était qu’une question de temps. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a mené une attaque aérienne massive contre plus d’une centaine d’installations militaires et nucléaires de l’Iran. Selon les premières informations, les destructions sont nombreuses dans plusieurs villes dont Téhéran, Tabriz et Qom. Les autorités iraniennes ont reconnu la mort de plusieurs responsables de haut rang dont Hossein Salami, commandant des gardiens de la révolution et Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées.
S’il est encore trop tôt pour affirmer qu’une nouvelle guerre vient de débuter au Proche-Orient — tout dépendra de l’ampleur de la riposte iranienne et de l’attitude des États-Unis —, il apparaît que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne dévie pas de son obsession première, à savoir en finir coûte que coûte avec le programme nucléaire développé par Téhéran depuis plus de trois décennies.
Alors que la dévastation de Gaza alimente la colère contre Israël en de nombreuses parties du monde, l’ouverture d’un front avec l’Iran pourrait permettre à M. Netanyahou de ressouder les rangs de ses concitoyens face aux capitales étrangères qui exigent des sanctions. Tandis que Washington se contentait de qualifier l’attaque d’« unilatérale » — une manière de signifier que Tel Aviv a fait cavalier seul sans l’aval américain —, Paris, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a appelé « à la retenue » et réaffirmé « le droit d’Israël à se défendre contre toute attaque »…