NOUHAD MLACHNOUK : LA COOPERATION SECURITAIRE FRANCO-LIBANAISE

WP1-Orient le JourAvec les correspondants de presse libanais et arabes NOUHAD MLACHNOUK A  ANALYSE LA SITUATION AU LIBAN ET MIS EN RELIEF LA COOPERATION SECURITAIRE FRANCO-LIBANAISE

La deuxième journée de la visite en France du ministre de l’Intérieur et des municipalités, M. Nouhad Machnouk, a débuté hier matin par un petit-déjeuner avec des correspondants de la presse libanaise et arabe. Dans sa suite du « Four Seasons Georges V », le ministre et les journalistes ont discuté à bâtons rompus de ses rencontres avec divers responsables français, de la situation au Liban et des problèmes de la région.

p02-5_318403_589692_largeLe ministre de l’Intérieur, hier, au cours de son point de presse avec les journalistes à Paris. Photo Dalati et Nohra pour L’OLJ

Le ministre a commencé  par souligner l’importance de cette visite, en particulier ses réunions avec son homologue français, M. Bernard Cazeneuve et le chef de la DGSE, M. Bernard Bajolet, réunions qui, a-t-il dit ont porté sur des sujets politiques et sécuritaires dans le cadre d’une intensification de la coopération franco-libanaise dans ces domaines.

Machnouk a poursuivi par un exposé et une analyse de la situation au Liban tant sur le plan interne que sur les effets de la guerre en Syrie et de l’anarchie en Irak.

Il a affirmé que les responsables français sont désireux d’intensifier leur pour la solution de la crise constitutionnelle au Liban et de reprendre leurs contacts avec Téhéran pour réduire les tensions interconfessionnelles dans la région.

La position française est claire, a dit notamment le ministre, sur la nécessité de donner la priorité au problème libanais malgré les tensions, polarisations et clivages de toutes sortes.

Alors que nous évoquons avec eux nos difficultés, ils ne cessent de réaffirmer leur action en gaveur du Liban, a encore dit M. Machnouk ajoutant que la diplomatie française entreprend de frapper à toutes les portes pour aider le pays du cèdre.

Sur les conséquences de l’accord qui vient d’être signé à Vienne avec l’Iran sur les sanctions et le nucléaire, le ministre libanais a estimé que le Liban peut profiter de la nouvelle donne mais que la guerre du Yémen et la situation en Syrie et en Irak auront la priorité et que la solution au Liban devra attendre un climat de détente entre l’Arabie Saoudite et l’Iran.

Sur le prochain voyage en Iran de M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, M. Machnouk a estimé que la France pourrait avoir des « cartes secrètes »  à utiliser dans les pourparlers entre Paris et Téhéran et susceptibles de profiter au Liban.

Mais pour que le problème libanais soit réglé il faudrait une entente saoudo-iranienne sous une ombrelle américaine, a expliqué le ministre affirmant que ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Sur le point précis de l’élection présidentielle, il a expliqué que deux options se posent actuellement à savoir un effort des parties libanaises pour une élection dans les prochains mois ou une longue attente pour que le conflit syrien prenne fin.  Personnellement, a-t-il indiqué, je préfère un effort collectif interne car l’attente de la solution en Syrie pourrait durer encore des années.

Sur le dialogue entre le Hezbollah et le mouvement du « Futur », M. Machnouk a expliqué qu’il a le mérite d’exister et, à défaut de régler les profondes divergences, les contacts entre les deux parties empêchent une rupture et une explosion, situation qui permet au gouvernement de régler certains problèmes de la vie quotidienne.

Sur la situation à la frontière libano-syrienne, le ministre de l’Intérieur a affirmé que l’armée veille et renforce ses positions en profitant de toute aide, notamment l’aide britannique qui a permis la construction de tours d’observation.

Pour ce qui est d’Ersal, le ministre a dit que la majorité des habitants de cette localité soutiennent l’armée et non les extrémistes mais que le problème se pose au niveau des collines d’Ersal où des camps de réfugiés syriens jouxtent des bases de combattants de l’opposition syrienne. Ces populations et combattants se trouvent en difficulté du fait qu’ils sont pris en tenaille entre l’armée libanaise et les forces du régime mais qu’ils disposent d’un  armement considérable et d’une capacité d’approvisionnement en vivres grâce à leurs moyens propre et à des aides assurées par des organismes humanitaires.

Sur l’éventualité d’une démission du gouvernement, Nouhad Machnouk a estimé qu’il n’y aucun indice permettant de voir une telle éventualité et qu’en tout état de cause le Président Salam n’est pas disposé à partir jugeant que le maintien du gouvernement est une nécessité.

Revenant un moment, à la faveur d’une question posée par un journaliste, sur la coopération franco-libanaise en matière de lutte contre le terrorisme en coupant leurs sources de financement, le ministre a indiqué que ses interlocuteurs français ont constaté que  le Liban est ferme sur ce dernier point et qu’ils ont reconnu l’efficacité des services libanais concernés et les services de sécurité libanais en général.

REUNION AVEC LA MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA DECENTRALISATION

Dans l’après-midi, M. Machnouk a rendu visite à Mme Marylise Lebranchu, ministre de la fonction publique et de la décentralisation. En sa qualité de ministre des municipalités, M. Machnouk avait rencontré Mme Lebranchu lors d’un voyage au Liban et la discussion avait porté sur le renforcement des pouvoir des collectivités locales et des services publics de proximité.

Leur réunion d’hier était en fait un suivi de ce projet et un échange de vues sur une coopération entre les  ministères français et libanais dans d’autres domaines.

Ce vendredi matin, M. Machnouk clôturera sa visite en France par une rencontre avec M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international.