Mohammad Dahalan déplore le regain de violence et l’absence de solution au problème palestinien et dénonce l’attitude d’Israël

Lors d’une conférence à Abu-Dhabi Mohammad Dahalan déplore le regain de violence et l’absence de solution au problème palestinien et dénonce l’attitude d’Israël

Mohammad Dahalan chef du « Mouvement de la Réforme Démocratique du Fatah et candidat à la présidence de l’OLP, a déclaré lors d’une conférence internationale du à Abu-Dhabi que la situation palestinienne actuelle fait face à deux problèmes principaux, le premier étant le blocage de toute solution politique du conflit palestino-israélien et le second la dislocation et la chute du régime de l’après-Oslo.

Ces propos de M. Dahalan ont été tenus au cours d’une rencontre entre le dirigeant palestinien et un groupe de chercheurs du « Philos Institute for Leaders Creation and Community Building » qui a tenu sa deuxième réunion cette année en présence de 25 participants.

Dahalan a indiqué que ce blocage de la solution du conflit palestino-israélien est la conséquence de quatre éléments. Le premier étant que la conjoncture internationale est en décomposition du fait de ses préoccupations face aux conflit en Ukraine, de la crise économique et du problème de l’énergie. Il a ajouté que le deuxième élément est que le contexte régional est marqué par ses problèmes internes dont les conséquences des printemps arabes ajoutant que les USA et l’Occident ont démoli ce qui restait de la solidarité arabe en intervenant pour un changement dans la région, ce qui a abouti à sa destruction.

Le dirigeant palestinien a ajouté que la troisième cause est l’instabilité du régime israélien et que ses composantes sociales luttent pour le pouvoir à un moment où le système palestinien est faible et désuni.  Ce qui a abouti, a-t-il expliqué, à une régression de la question palestinienne au niveau des préoccupations mondiales et régionales.

« Du fait de ces éléments conjugués, Israël n’est plus l’état démocratique prospère et en progression », a conclu M Dahalan rappelant que ces quinze dernières années ont ramené I’Etat d’Israël au tiers-monde de fait de la haine constatée à l’intérieur, des inégalités au niveau des minorités et de la société et enfin de la lutte acharnée pour le pouvoir aggravée par l’augmentation de la criminalité et de la profusion des armes.

M. Dahalah , a développé ce dernier point en affirmant que lorsque M. Netanyahou était au pouvoir, il a tout fait pour s’y maintenir intervenant dans les affaires de la justice et des services de sécurité, y mêlant même sa famille, ce qui a fait que depuis une dizaine d’années il n’y a pas de pouvoir stable en Israël et qu’il  n’y en aura pas durant les cinq prochaines années.

Poursuivant son analyse, Mohammad Dahalan a dénoncé le fait que sous le prétexte du maintien de l’ordre, l’armée israélienne poursuit ses agressions quotidiennes contre les Palestiniens de Cisjordanie, ce qui aboutit à l’affaiblissement de son autorité.

Au niveau du système politique palestinien, le dirigeant palestinien a estimé qu’il se dégrade du fait des divisions, de la corruption et de l’absence de démocratie, ce qui affaiblir le pouvoir à l’avantage d’une troisième voie soutenue par les jeunes générations qui ne croient pas au régime actuel et s’y opposent par des manifestations de rue.

« Récemment, la situation s’est aggravée et l’autorité palestinienne s’est affaiblie au point où des conflits entre familles ont éclaté », a encore dit M. Dahalan poursuivant que cet état de choses a poussé Israël à redoubler de violence, constatant que ces confits interfamiliaux étaient entretenus par des éléments ne relevant d’aucune organisation palestinienne reconnue.

Cet état de choses a permis à Israël et aux Etats-Unis d’affaiblir les rangs palestiniens au point de rendre impossible toute évolution vers de nouveaux horizons et empêcher l’autorité palestinienne de recouvrer sa légitimité.

En dépit de l’annonce par l’autorité palestinienne en mai dernier de procéder à des élections qui redonneraient vigueur et confiance aux Palestiniens, Washington et Tel-Aviv ont réussi à empêcher ce scrutin se vantant par ailleurs que ces deux pays sont des ilôts de démocratie dans le monde.

« Est-ce cela la démocratie à l‘occidentale » s’est demandé M.Dahalan, une démocratie qui fixe les résultats d’une élection à l’avance ?

Notre expérience passée montre que nous savons traiter et gérer nos problèmes mieux que quiconque.

Au sujet des solutions proposées, Mohammad Dahalan a affirmé qu’Israël a aboli la solution des deux Etats et qu’il n’y a pas un seul leader israélien qui saurait proposer cette solution et le mener à bout ou de présenter une autre solution.

Il a conclu en affirmant que l’incompréhension par Israël des problèmes actuels pousse vers la formule de l’Etat unique. Une formule que j’appuie dans la mesure où elle signifie de donner à tous ses citoyens les mêmes droits et obligations avec les mêmes obligations.

Mais  c‘est Israël qui refuse cela car il rejette les formules d’un seul et de deux Etats, mais il ne peut en aucun cas éliminer les Palestiniens car nous sommes un peuple  de 5 millions en Cisjordanie et à Gaza qui resteront éternellement là. Israël ne pourra jamais nous en déloger puisque la nouvelle génération palestinienne sera attachée plus fermement à ses droits. Israël ne pourra jamais vivre en sécurité et dans la stabilité sans reconnaître nos droits. L’absence de solutions engendrera encore des violences dont le prix sera payé par les deux peuples.