MEE – Cybersurveillance en Libye et en Égypte : quatre dirigeants d’entreprises françaises mis en examen par Eleonore Dermy

Amesys avait reconnu que le contrat avait été signé dans un contexte de « rapprochement diplomatique » avec la Libye sous la présidence de Nicolas Sarkozy (AFP/Eric Feferberg)

Cybersurveillance en Libye et en Égypte : quatre dirigeants d’entreprises françaises mis en examen, par Eleonore Dermy

Cette deuxième information judiciaire pourrait par ailleurs être « étendue à des faits de vente de technologie de surveillance à l’Arabie Saoudite », selon la FIDH

Leurs technologies sont accusées d’avoir servi à traquer des opposants libyens ou égyptiens : quatre dirigeants des sociétés françaises Amesys et Nexa Technologies ont été inculpés à Paris pour la vente de matériel de cybersurveillance aux régimes autoritaires de Tripoli et du Caire.

Alors que les enquêtes semblaient en sommeil, des juges d’instruction du pôle « crimes contre l’humanité » du tribunal judiciaire de Paris ont mis en examen mercredi et jeudi derniers Philippe Vannier, président d’Amesys jusqu’en 2010, pour « complicité d’actes de tortures » dans le volet libyen, et Olivier Bohbot, président de Nexa, Renaud Roques, son directeur général et Stéphane Salies, ancien président, pour « complicité d’actes de torture et de disparitions forcées » dans le volet égyptien.

Ces poursuites, qui interviennent dans deux informations judiciaires distinctes ouvertes à la suite de deux plaintes déposées par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH), ont été annoncées mardi par un communiqué des deux ONG et confirmées de source judiciaire.

Contacté par l’AFP, l’avocat de Philippe Vannier n’a pas donné suite mardi. Nexa Technologies n’avait pas non plus réagi en milieu d’après-midi.

Les accointances d’Amesys et de Nexa Technologies

La première instruction, ouverte après un classement sans suite de la plainte initiale, vise la vente entre 2007 et 2011 au régime de Mouammar Kadhafi d’un programme de cybersurveillance baptisé Eagle, développé par Amesys. Les parties civiles accusent la société d’ingénierie d’avoir fourni en toute connaissance de cause ce matériel à l’État libyen qui l’a utilisé pour repérer des opposants, ensuite emprisonnés et torturés. LIRE LA SUITE DE L’ARTICLE