L’OURS ET LE DRAGON

« Le triomphe de XI JINPING », titre de notre édito précédent, n’était ni surfaitni excessifà en juger par les signes et faits qui ont suivi la conférence de Pékin qui a réuni il y a quelques semaines les hauts dirigeants iranien et saoudien. Cette poignée de mains historique n’a étonné que ceux qui ne suivaient pas les contacts discrets mais soutenus entre des ces deux pays divisés par le schisme de l’Islam mais unis par des liens historiques et culturels.

Cet événement, doublé d’une visite de XI JINPING à Moscou, a ouvert un nouveau chapitre aux niveaux régional et international. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à constater la fin de la guerre du Yémen  etl’échange de centaines de prisonniers des deux bords, le retour de la Syrie dans le giron arabe et des sérieuses tentatives de pacifier l’Irak pour que cet ensemble Machrek-Golfe connaisse enfin une paix durable et bénéfique dans cette zone.

En posant les jalons de ce « Global South » destiné à contrebalancer l’occident, le tandem du dragon et de l’ours interpelle d’autres puissances dont l’Inde et certains de ses voisins le Brésil et son entourage latin et les experts de ces pays proposent déjà la création d’une nouvelle monnaie « anti-dollar ».

Il reste que les grands perdants de cette alliance nouvelle sont les USA et l’Europe. L’Amérique qui aimait à se faire appeler « la nouvelle Rome » dominant le monde   depuis la dislocation de l’URSS et l’Europe embourbée dans le conflit russo-ukrainien dont elle devra tôt ou tard payer le prix au triple plan politique, économique et social.

A ne pas trop pavoiser ni trop se décourager, on devrait réfléchir autour de cette nouvelle carte du monde pour éviter un embrasement dont certains ne mesurent pas encore la véritable ampleur.

Un embrasement qui pourrait menacer la planète toute entière et ceux qui l’habitent. Car, comme l’affirmait un ancien secrétaire général de l’ONU, il n’y a pas de planète bis…

E.M.