Juste après sa réélection qui lui a permis de renforcer sa poigne sur le parti et l’Etat, le président chinois Xi Jinping a enregistré un succès de taille en parrainant la reprise des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite avant de se rendre à Moscou pour y rencontrer Vladimir Poutine.
Deux initiatives de nature à marquer ce « Global South » destiné à s’opposer à ce que l’on appelle « L’Occident ».
Au niveau asiatique, le rapprochement entre Téhéran et Ryad couronne l’emprise de Pékin sur le Proche et Moyen Orient asiatique au détriment de l’Europe et des USA qui géraient si mal les crises et guerres de la région.
Sur le flanc est, le voyage à Moscou consacre l’idée répandue que les relations sino-russes sont les relations bilatérales les plus importantes et les plus solides du monde. Une alliance appelée à contrer le vieux rêve des occidentaux visant à encercler en même temps la Chine et la Russie.
Conséquences de cette entrée triomphale de Xi sur la mappemonde :
A l’Est, un « boost » énorme à l‘allié russe mis à mal en Ukraine.
Un geste bienvenu qui relève le moral et renforce le potentiel militaire des troupes de Poutine.
En Orient, un soulagement irano-saoudien, deux pays laminés par des annéesd’affrontementspar pays et groupements alliés, affrontements qui plongeaient l’ensemble du Levant et du Golfe dans une instabilité épuisante.
Corollaire : un soutien considérable au prétendant au trône saoudien qui ne parvenait pas à obtenir un appui net de Washington. MBS pousse un soupir de un soulagement et peut poursuivre ses réformes etméga-projets sans craindre les croche-pieds de certains membres de la famille royale au conseil de la « Baya’a » pour choisir le successeur du roi Abdallah.
Plusieurs rivaux font en effet partie de cette assemblée et pourraient être soutenus en catimini par l’Administration US.
Coté iranien, le régime se voit soulagé de cette énorme pression politique et populaire de l’intérieur et de l’extérieur.
Enfin des dirigeants européens éclairés pourraient profiter de cette détente mondiale pour se concentrer sur leurs problèmes internes et faire face aux problèmes politico-sociaux des prochaines années.
On pourrait presque dire qu’en définitive, les ambitions planétaires de Xi Jinping rassurent plus qu’elles n’inquiètent.
