Le Figaro : «La folle saga américaine en Irak» par Renaud Girard

Members of the Hashed al-Shaabi paramilitary force walk above a portrait of US President Donald Trump as they hold a condolences meeting following the killings of Iranian commander Qassem Soleimani and Iraqi paramilitary commander Abu Mahdi Al-Muhandis, on January 6, 2020 in Karrada in central Baghdad. (Photo by AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

«La folle saga américaine en Irak»

par Renaud Girard

CHRONIQUE – Contrairement à ce qu’a dit Mike Pompeo, l’assassinat de Soleimani n’a pas rendu la planète moins dangereuse pour les Américains.

Members of the Hashed al-Shaabi paramilitary force walk above a portrait of US President Donald Trump as they hold a condolences meeting following the killings of Iranian commander Qassem Soleimani and Iraqi paramilitary commander Abu Mahdi Al-Muhandis, on January 6, 2020 in Karrada in central Baghdad. (Photo by AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

En mars 2003, les États-Unis décidèrent d’envahir militairement l’Irak. Pour cela, ils durent violer la Charte des Nations unies, dont ils avaient été, en 1945, les principaux concepteurs. Au premier rang des justifications de leur action unilatérale, les Américains avancèrent leur volonté d’établir une démocratie solide dans ce pays, peuplé à 55 % de chiites, à 25 % de sunnites et à 20 % de Kurdes.

L’idée n’était pas seulement de transformer l’Irak en allié fiable de Washington. Le projet plus général était que la démocratie se répandrait ensuite, comme par contagion, à toute la région et qu’on aboutirait à moyen terme à ce que le président George W. Bush appela le «grand Moyen-Orient démocratique». Selon le principe kantien que les nations démocratiques ne se font pas la guerre entre elles, les Américains comptaient obtenir, à la fin, que toutes les nations de la région fassent définitivement la paix avec Israël. Pour réussir ce projet grandiose, la Maison-Blanche et le Congrès ne lésinèrent…. Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 79% à découvrir.